Suite de l'entretien entre Jan Kersschot et Douglas Harding.
Les autres parties de l'interview sont ICI et ICI.
Jan Kersschot :Certaines personnes se plaignent du fait qu'elles semblent manquer le but de vos expériences.
Douglas Harding : Les gens ont tellement d'excuses pour l'éviter : ils disent qu'ils ne le comprennent pas, qu'ils s'attendaient à quelque chose de bien plus spectaculaire, qu'ils n'en voient pas l'intérêt, ou qu'ils s'endorment tout simplement. C'est le même évitement, la même peur de ce " Rien ", la même peur de disparaître.
JK : Et nous devons accepter ce phénomène de résistance. Quand le courant électrique est trop fort, je pense qu'il vaut mieux utiliser ses propres fusibles de sécurité que d'avoir un court-circuit complet du système nerveux. Peut-être que cet évitement n'est qu'un mécanisme d'autoprotection. Quelque chose que les gens utilisent "quand ils ne sont pas encore prêts".
DH : Catherine et moi faisons le tour du monde pour donner des ateliers, et nous savons que seule une petite partie des gens le voit vraiment. Mais avec les années, le groupe grandit, et les graines germeront quand le moment sera venu.
JK : Je pense qu'il y a aussi une joie à partager cela.
DH : Oh vraiment. Absolument.
JK : C'est l'une des plus belles choses que l'on puisse partager avec quelqu'un, n'est-ce pas ?
DH. C'est la plus précieuse.
JK : Et beaucoup de gens ne le réalisent toujours pas.
DH : C'est un mystère de savoir qui est prêt pour ça. Nous ne savons pas qui est prêt et qui ne l'est pas. Dans le groupe de 80 personnes que nous avons eu ici en Belgique aujourd'hui, peut-être quelques unes, trois, quatre ou cinq, vont vraiment le réaliser et voir leur vie changer.
JK : Ne pensez-vous pas que plus de gens que jamais sont "ouverts" à ce genre d'approche ?
DH : Eh bien, Jan, il me semble - non pas à cause de Douglas mais en dépit de Douglas - que c'est une percée spirituelle dans l'histoire parce que les expériences transforment le "ouï-dire" en "regard" et que cela est révolutionnaire. Il est étonnant que depuis les 5000 dernières années, personne n'ait insisté pour regarder juste " ici " [en montrant son visage], juste en tournant l'attention à 180 degrés.
JK : C'est comme mettre toute la théorie en pratique.
DH : C'est le Dzochgen le formule très bien : "Voir avec la conscience nue." C'est évident, naturel, et tout le monde le vit.
JK : Et c'est simple.
DH : Et c'est partageable. Et aussi totalement négligé. Je pense que le temps est venu maintenant pour que cela fasse surface. viennent pour le laisser remonter à la surface, maintenant. Vous voyez, dans le passé, seules quelques personnes sont parvenues à cette vision béatifique. Il y avait des masses de gens qui étaient sur la route, cherchant, mais seulement quelques-uns ont réalisé l'union absolue avec Dieu. Je pense que que maintenant davantage de gens vont venir à cela.
JK : Mais vous ne suggérez pas que c'est seulement pour les quelques heureux.
DH : En un certain sens, vous redevenez comme un enfant. C'est ce que Jésus disait : "A moins que tu ne deviennes comme un petit enfant, tu n'entreras jamais dans la le royaume des cieux."
JK : Si vous deviez résumer votre message à des gens qui ne sont pas familiers avec vos ateliers et vos livres, que diriez-vous ?
DH : Je peux le résumer en 7 mots : "Je ne suis pas ce que je parais être." Je suis le contraire de ce que je parais. Vous avez mon apparence, j'ai ce que je suis. Et ce à partir de quoi je regarde est différent de ce que je vois dans le miroir. Quand je regarde dans le miroir, je vois mon apparence, mais ce à partir de quoi je regarde, c'est l'espace. C'est une différence totale, à tous égards. J'ai l'air d'être une masse solide, mais " ici " je suis transparent : encore une fois, une différence totale. Je donne l'apparence de regarder à partir de deux yeux, alors que " ici " il n'y a qu'un seul œil.
JK : Cette vision est à la fois si simple et si profonde. C'est un paradoxe : elle change tout, sans rien changer en réalité. Il n'y a rien à changer pour voir " Ceci ".
DH : Les choses profondes sont simples. Si ce n'est pas simple, cela ne peut pas être vrai. Mais les choses simples sont difficiles.
JK : Les gens préfèrent les théories compliquées.
DH : L'humanité déteste la simplicité.
JK : La rendre compliquée est une autre façon d'éviter cette vision."
Jen Kersschot