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Eveil et philosophie, blog de José Le Roy
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20 septembre 2011

Non-dualité et politique

Peut-on faire de la non-dualité un programme politique?

Sans doute non.

Mais peut-on vivre en société à partir de la non-dualité ?Seul bien-sûr, mais que se passerait-il si l'ensemble de la société vivait à partir de l'amour non-duel?

Rousseau dans le Contrat Social affirme qu'une société de vrais chrétiens donc animés par l'amour du prochain (non-dualité entre soi et l'autre, non dualité entre le citoyen et l'étranger, non-dualité entre vie et mort, non-dualité entre plaisir et souffrance, non-dualité entre liberté et esclavage etc...) n'est pas viable.

En effet, un tyran installerait rapidement une dictature. Ou des étrangers envahiraient le pays et mettraient les vrais chrétiens en esclavage. Pour Rousseau, celui qui accepte ce qui est ne se révolte pas contre ce qui est,  car tout est la volonté de Dieu. Ainsi, face à une tyrannie, ou à une invasion d'une armée étrangère, le vrai chrétien dirait : ainsi soit-il.

A suivre...

jlr

 

"On nous dit qu'un peuple de vrais chrétiens formerait la plus parfaite société que l'on puisse imaginer. Je ne vois à cette supposition qu'une grande difficulté: c'est qu'une société de vrais chrétiens ne serait plus une société d'hommes.
Je dis même que cette société supposée ne serait, avec toute sa perfection, ni la plus forte ni la plus durable; à force d'être parfaite, elle manquerait de liaison; son vice destructeur serait dans sa perfection même.


Chacun remplirait son devoir; le peuple serait soumis aux lois, les chefs seraient justes et modérés, les magistrats intègres, incorruptibles; les soldats mépriseraient la mort; il n'y aurait ni vanité ni luxe; tout cela est fort bien; mais voyons plus loin.
Le christianisme est une religion toute spirituelle, occupée uniquement des choses du ciel; la patrie du chrétien n'est pas de ce monde. Il fait son devoir, il est vrai, mais il le fait avec une profonde indifférence sur le bon ou mauvais succès de ses soins. Pourvu qu'il n'ait rien à se reprocher, peu lui importe que tout aille bien ou mal ici-bas. Si l'État est florissant, à peine ose-t-il jouir de la félicité publique; il craint de s'enorgueillir de la gloire de son pays: si l'État dépérit, il bénit la main de Dieu qui s'appesantit sur son peuple.


Pour que la société fût paisible et que l'harmonie se maintînt, il faudrait que tous les citoyens sans exception fussent également bons chrétiens: mais si malheureusement il s'y trouve un seul ambitieux, un seul hypocrite, un Catilina, par exemple, un Cromwell, celui-là très certainement aura bon marché de ses pieux compatriotes. La charité chrétienne ne permet pas aisément de penser mal de son prochain. Dès qu'il aura trouvé par quelque ruse l'art de leur en imposer et de s'emparer d'une partie de l'autorité publique, voilà un homme constitué en dignité; Dieu veut qu'on le respecte: bientôt voilà une puissance; Dieu veut qu'on lui obéisse. Le dépositaire de cette puissance en abuse-t-il, c'est la verge dont Dieu punit ses enfants. On se ferait conscience de chasser l'usurpateur: il faudrait, troubler le repos public, user, de violence, verser du sang: tout cela s'accorde mal avec la douceur du chrétien, et après tout, qu'importe qu'on soit libre ou serf dans cette vallée de misères? L'essentiel est d'aller en paradis, et la résignation n'est qu'un moyen de plus pour cela.


Survient-il quelque guerre étrangère, les citoyens marchent sans peine au combat; nul d'entre eux ne songe à fuir; ils font leur devoir, mais sans passion pour la victoire; ils savent plutôt mourir que vaincre. Qu'ils soient vainqueurs ou vaincus, qu'importe? La Providence ne sait-elle pas mieux qu'eux ce qu'il leur faut? Qu'on imagine quel parti un ennemi fier, impétueux, passionné, peut tirer de leur stoïcisme ! Mettez vis-à-vis d'eux ces peuples généreux que dévorait l'ardent amour de la gloire et de la patrie, supposez votre république chrétienne vis-à-vis de Sparte ou de Rome: les pieux chrétiens seront battus, écrasés, détruits, avant d'avoir eu le temps de se reconnaître, ou ne devront leur salut qu'au mépris que leur ennemi concevra pour eux. C'était un beau serment à mon gré que celui des soldats de Fabius; ils ne jurèrent pas de mourir ou de vaincre, ils jurèrent de revenir vainqueurs, et tinrent leur serment. Jamais des chrétiens n'en eussent fait un pareil; ils auraient cru tenter Dieu.
Mais je me trompe en disant une république chrétienne; chacun de ces deux mots exclut l'autre. Le christianisme ne prêche que servitude et dépendance. Son esprit est trop favorable à la tyrannie pour qu'elle n'en profite pas toujours. Les vrais chrétiens sont faits pour être esclaves, ils le savent et ne s'en émeuvent guère; cette courte vie a trop peu de prix à leurs yeux."

Roussau Contrat Social.

 

Commentaires
R
Non duels, les gens (terme vague employé volontairement) vivent en intelligence, sans artifice, sans opinions duelles justement. Alors une humanité non duelle où pourrait se situer les problèmes ?? <br /> <br /> <br /> <br /> Ceci dit : Lorsque l'on regarde les choses avec les "ego" de l'humanité telle qu'elle fonctionne, il s'agit ni plus ni moins que d'une utopie, d'une fiction.
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J
cest plus un écrit sur la psychologie politique et humaine chrétienne qui certes dominé par lesprit de la religion se voit conditionné de tel ou telle manière ms les conclusions (morales) qui len tirent me paraissent toutes fausses quand on voit que la chretienneté est a la base dun pays comme la France par exemple.
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D
Au terme de libération qui a une connotation très nombriliste (ma libération, mon éveil) je préfère celui de illumination.<br /> Car c'est de cela dont il s'agit en réalité : laisser passer la lumière devenir transparent et ne plus faire barrage à la vérité lumineuse, l'intelligence.<br /> Il faut devenir illuminé.<br /> Lumineux.<br /> Aimer la lumière + que tout.<br /> La vérité la réalité.<br /> Ce qui n'a rien à faire avec la non dualité.<br /> Surtout pas d'ailleurs.<br /> La non dualité qui n'est qu'une mode passagère.<br /> La politique restera elle !<br /> Car nous devons nous gérer nous même nous les hommes.<br /> Nous ne sommes pas de bêtes.<br /> Donc en effet le rôle de la politique est de rendre tous les hommes libres et heureux.<br /> Et nous avons les moyens (largement de le faire).<br /> Il est temps.
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E
=> "il me semble bien, que, la morale chrétienne et épiscopale soit une entrave à la liberté ... et au fait de s'affranchir du pouvoir, de s'émanciper et de s'épanouir ..."<br /> <br /> =>> Ce qui est un comble !!<br /> Car si il en est bien un qui a été le chantre de la liberté, c'est bien ce rabbin dont des textes témoignent du passage il y a environ 2000 ans ainsi que des paroles.<br /> Il y a même laissé la peau. <br /> Il est à craindre que ce soient l'avidité de certains qui se sont emparés de ce courant, qui en ait bloqué le développement et les applications.
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D
bonsoir !<br /> <br /> je viens de découvrir ce fil ... j'ai pas lu tous les commentaires ... mais j'ai mon idée sur la question ...<br /> <br /> je pense que le rôle d'une société doit avoir comme volonté de base, de viser l'émancipation et l'épanouïssement de toutes et tous ...<br /> <br /> cela passe, de mon point de vue, par des systèmes qui ne soient, plus, soumis au principe de hiérarchie ... : démocratie directe, fédéralisme libertaire, autogestion ... etc ...<br /> <br /> il me semble bien, que, la morale chrétienne et épiscopale soit une entrave à la liberté ... et au fait de s'affranchir du pouvoir, de s'émanciper et de s'épanouir ...
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  • Ce blog présente la philosophie comme un chemin d'éveil à notre vraie nature. La philosophie n'est pas un simple discours mais une voie de transformation et de connaissance de soi. Ce blog s'inscrit dans l'enseignement de Douglas Harding.
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