Geshe Tenzin Wangyal Rinpoche : l'esprit est vide

Voici quelques vidéos intéressantes d'un maitre dzogchen., Tenzin Wangyal Rinpoche

C'est un enseignement très direct (déjà posté en 2010)

Enseignement 1 : Regardez les douleurs et les peurs, et elles disparaissent.

Enseignement 2 : Regardez directement l'esprit, et il disparait. L'esprit est vide et vaste comme le ciel.

Enseignement 3 : la vacuité est éveillée et brille comme un soleil.

Voici un extrait d'un de ses ouvrages :

La contemplation dans le Dzogchen - par Tenzin Wangyal Rinpoché

"Dans la contemplation (Dzogchen), il n'y a ni sujet ni objet : c'est comme "verser l'eau dans de l'eau" (...), il n'y a plus là d'existence relative, la perception est directe, c'est celles des yogi. (...) Il suffit simplement de demeurer dans l'état de contemplation où intérieur et extérieur n'existent plus, lorsque s'élève la reconnaissance que toute réalité "extérieure" est une projection de l'état "intérieur". (...) La façon de comprendre est directe et la manière de demeurer dans l'état de contemplation est sans distinction, entre connaisseur et connu, sujet et objet. Cet esprit, qui, au-delà de tout esprit conceptuel, appréhende l'état naturel primordial est un esprit interne subtil, connu également sous le nom de "claire lumière" (claire désigne vacuité et lumière désigne la clarté de l'état primordial). (...)

La relation que nous entretenons avec l'émergence des pensées est l'un des points cruciaux de la contemplation [Dzogchen]. En observant comment les pensées s'élèvent, demeurent et se dissolvent dans la vacuité, nous percevons leur nature véritable, vide : les pensées sont le mouvement de l'esprit et sont de même nature que l'esprit naturel, tout comme les vagues sont de la même nature que la mer. Lorsque les pensées surgissent dans l'état de contemplation, nous sommes conscients qu'elles s'élèvent de la vacuité et que leur essence à la nature de la vacuité. Elle ne nous dérangent plus et nous les laissons partir, restant dans l'équanimité de la contemplation.

De cette façon, l'état naturel de la vacuité nous apparaît plus clairement quand dans notre expérience nous nous trouvons directement au contact de l'union et de l'identité de la clarté, Rigpa, et de la vacuité, Künshi, réalisant alors que la clarté et la vacuité sont inséparables au sein de l'état naturel. (...) Il ne s'agit pas d'un état aveugle dont les pensées seraient absentes. En fait, si l'état de calme sans pensées que nous avons cultivé est prolongé au-delà de l'espace naturel qui existe entre deux pensées, on atteint un état d'ignorance et non de présence car, dans l'absence forcée de pensées, il n'y a que vacuité sans clarté, relaxation sans présence.

Dans l'état véritable de contemplation, nous ne créons ni ne bloquons les pensées, mais, sans distraction, demeurons présents à tous les instants d'esprit, que des pensées y soient présentes ou non."

Tenzin Wangyal,

Les prodiges de l'esprit naturel, Le Seuil, Point Sagesse, Paris, 2000.(Sources)

Comments

[csce]

Ce concept de "l'esprit vide" est de l'endormissement mental.

L'esprit doit trouver qu'il est, qu'il est en tant que pure conscience ou conscience d'être. Je suis toujours présence-conscience, pensées ou pas. Sinon, c'est encore une pensée.

[csce]

Nous allons bientôt semer.

Si nous ne pensons pas semer la semence, il n'y aura pas de blé à moissonner, pas de récolte, pas de semence pour l'année prochaine.

Alors, nous sommes conscients de penser aller préparer les champs, nous sommes conscients de penser aller semer.

A la base, il y a toujours ce même fait d'être conscient de penser pour toute action.

Pour que la semence germe bien et produise de beaux blés, il faut être conscient de penser la semer dans les meilleures conditions.

Le beau blé vient-il de la semence ou du fait d'être conscient de penser la semer?

La pensée est la semence du monde, et la conscience d'être est le fait d'être conscient par lequel et en lequel la pensée (le monde) apparaît.



De même, le fromage est un concept, exactement comme le blé.

Il faut être conscient de penser à fabriquer du fromage. Le fromage est le résultat de pensées et une fois qu'il apparaît, il ne peut être modifié. Il est comme il est pensé.

L'important n'est donc pas le fromage qui ne tient son existence qu'à la pensée mais

bien le fait d'être conscient de penser être entrain de faire un fromage ou de le manger!

Ne comprends-tu pas que c'est la fait d'être conscient qui est ce qui est et non le corps,ni le monde? Et que tu es ce fait d'être conscient?

Ce qui est est, est cela qui n'a pas besoin d'être pensé pour être. Et qu'est-ce qui n'a pas besoin d'être pensé? Etre, la conscience d'être ou le fait d'être conscient.

La conscience est le source de la pensée et non "celui ou celle".

Le fait d'être conscient est sans différences, "celui ou celle" est donc une pensée.

Nous ne vivons ni dans le monde, ni dans notre monde, mais le monde est 'notre' pensée, pensée qui appartient à la conscience d'être. En fait, seul ce fait d'être conscient est. Le monde est en Soi, la conscience.

Au lieu que l'esprit vaque à ses occupations, il doit trouver qu'il est!

Au lieu de constater le fromage, trouve par Qui et pour Qui il est!

Et si tu le constates, c'est que tu es. Alors Qui es-tu?

[franck]

Le mouvement de l'esprit n'a dans le fond jamais été un problème. S'il est un problème c'est seulement pour celui ou celle qui PENSE que c'est un problème. Que ce soit l'esprit qui vague à ses éternelles occupations ou que ce soit une mouche qui combatte avec le carreau de la fenêtre il n'y a là aucune différence. Que l'on vive dans le monde ou que l'on vive dans NOTRE monde quoi qu'il arrive les choses sont ainsi et il n'y a pas là de quoi en faire un fromage puisse que c'est simplement ce qui est.

[patrice]

cette suite de vidéos est une introduction très claire à la vue dzogchen. Dans l'avt dernier paragraphe de la citation, on retrouve la notion que la vacuité seule ne suffit pas, et TWR prévient sur une autre faute qu'on peut classer dans la catégorie "fabrication" de la vacuité": bloquer les pensées. Le mental émet des pensées comme les yeux voient ou les oreilles entendent. Pour parvenir à aucun mouvement de l'esprit, on pourrait aussi rester dans le noir, se boucher les oreilles etc, mais c'est vrai que cela ressemblerait plus à une tentative de se transformer en caillou plutôt qu'à un éveil à la conscience illimitée, hihihi!