un amour sans raison

Un texte de Charles Juliet

"L’être qui a eu à vivre la mort à soi-même a été dépouillé des illusions, des prétentions, des simagrées du moi et a atteint une certaine impersonnalité.

Il est simple, modeste, il aime le silence, le retrait, se tient au contact de ses ressources et à l’écoute de sa nécessité.

Après s’être éprouvé, il ne craint plus de s’abandonner au non-vouloir, de s’immerger dans la tiédeur de la source.

Se lover au plus intime de soi est même ce qui est recherché…

Être un – soit n’être plus divisé, ne plus souffrir de la dualité – est une jouissance extrême.

Qui a connu cette jouissance ne cesse plus de vouloir la connaître à nouveau.

Toutes limites abolies, reployé en son centre mais ouvert au monde, l’être se trouve projeté hors du temps, et la vie qui soudain surabonde le submerge d’un amour sans raison."

Charles Juliet, Entretien avec Fabienne Verdier, Albin Michel, 2007, p. 16.

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Comments

[jahlahson]

Merci no who pour ton éclairage, je trouve que tu expliques bien.



Bonne journée,

Jah

[jahlahson]

Oui, c'est vrai ce que tu précises no who, mais faut encore plus nuancer.

Parfois le désir de fuir nous sauve la vie : c'est ce que font tous les animaux pour ne pas se faire manger, par exemple.

[no who]

" mais je crois que la peur de la souffrance risque de mener à la destruction. ..."



à ce stade là, ça n'est pas la peur de la souffrance, c'est qu'on ne la supporte plus, on ne sais plus quoi faire.... et on cherche un moyen de perdre conscience de la douleur... c'est vrai que tout ça porte un peu à confusion et qu'on peut y trouver une similarité. dans tout les cas, lorsqu'il y a désir de fuir, retrouver tel ou tel état, c'est fausse route...

[jahlahson]

J'ai quelques copains qui sont malheureusement tombés dans la drogue car la souffrance dans leur vie était trop forte et qu'ils ont alors cherché la jouissance.



Je ne suis pas un pro de l'ame humaine, et je n'ai pas toutes vos connaissance, mais je crois que la peur de la souffrance risque de mener à la destruction.



D'ailleurs dans certaines religions ont fait meme des auto-flagelations pour comprendre que la souffrance c'est pas si grave. Ca évite de prendre des m... qui te bouffe le cerveau.

[no who]

c'est vrai qu'il peut y avoir une forme de désir de retrouver un tel vécu/êtreté, c'est tellement puissant.... mais si le désir est encore là, c'est encore une manoeuvre du moi.

je pense que l'auteur du texte invite à comprendre que lorsqu'on se produit ça, il n'y a plus l'ombre d'un d'un conflit, donc être sujet à une conduite addictive qui serait la cessation de la souffrance, oui pourquoi pas, on doit être un peu plus de 7 milliard...