libre des pensées
Nous avons beaucoup de pensées ; elles défilent constamment dans notre esprit. Parfois elles nous embarrassent et provoquent notre trouble.C'est un peu comme si il y avait une radio dans notre esprit, ne parlant que de nous : Radio-Moi !
Faut-il cependant ne plus penser pour voir sa vraie nature ? Non.Voir sa vraie nature ne consiste pas à faire le vide des pensées.
D'abord ce n'est pas possible et ensuite ce n'est pas nécessaire.
S'éveiller à sa vraie nature coniste à voir qu'il y a bien des pensées mais pas de penseur. Les pensées surgissent de...rien ; elles apparaissent spontanément, durent un instant puis s'évanouissent dans l'espace sans laisser de traces. Quand nous cherchons à voir le penseur, nous ne le trouvons pas.
On prête cette anecdote à Bodhidharma :
- "Mon esprit n'est pas encore pacifié, je vous en prie, maître, pacifiez-le".
- "Amène-moi ton esprit et je le pacifierais" répond tout de go Bodhidharma.
- "Je cherche l'esprit, mais je ne peux le saisir".
- "Alors, le voilà pacifié".
Ce qui demeure c'est un état vide et clair, lumineux et vaste au sein duquel le monde se produit. la première découverte que je fis avec cette vision fut une liberté absolue à l'égard des pensées. Je croyais être un corps de pensées ; je me limitais à un être mental. Avec l'éveil, je découvris et je découvre que mon être est beaucoup plus vaste qu'elles et qu'il demeure en réalité invulnérable aux pensées.
Il ne s'agit pas d'être sans pensées mais d'être libre d'elles.
Les pensées ne vont pas disparaitre (heureusement car en tant que prof de philo je serais au chomage...) mais elles vont se calmer, devenir plus transparentes. Au lieu de passer comme un train furieux dans lequel je monte, elle jaillissent une à une du vide comme des flèches lancées dans le ciel de la conscience.
Si parfois je peux sentir que le filet des pensées cherche à me saisir encore, je regarde qui pense; je regarde concrètement au-dessus de mes épaules et je redécouvre la vacuité de la conscience sans limite et sans forme.
Comment une pensée pourrait-elle m'enfermer? Quelle blague!
jlr