Au commencement

"Au commencement il y avait le néant, le néant n’avait pas de nom.

De là se reproduisit l’Un ; il y eut l’Un sans avoir de forme matérielle.

Les êtres en naquirent : c’est ce qu’on appelle sa vertu.

Dans ce qui n’avait pas de forme, il y eut une distribution d’où s’ensuivit un mouvement perpétuel qui a pour nom Destin.

Au cours de ses transformations sont nés les êtres. À son achèvement, l’être créé possède un corps organisé. Ce corps préserve l’âme. L’âme et le corps sont soumis à leurs lois propres. C’est ce qu’on appelle la nature innée.

Qui perfectionne sa nature fait retour à sa vertu originelle.

Qui atteint à sa vertu primitive s’identifie avec l’origine de l’univers et par elle avec le vide.

Le vide est grandeur. Il est pareil à l’oiseau qui chante spontanément et s’identifie avec l’univers.

C’est lorsqu’il s’identifie parfaitement avec l’univers qu’il apparaît ignorant et obscur.

Il atteint à la vertu profonde et s’abîme dans l’harmonie universelle."

Tchouang-Tseu

Comments

[dominik]

« La science manipule les choses et renonce à les habiter. » Maurice MERLEAU-PONTY, L’œil et l’esprit, Paris, Gallimard, 1964, p. 9. Cette phrase donne une petite idée de l'écart qu'il y a entre science et réalité.

[CHNOPS]

@ danielleg : Oui, je partage entièrement l’expression de David Dubois sur ce sujet, dont j’apprécie beaucoup les billets.



Je n’ai jamais opposé, et cela depuis mon plus jeune âge, la spiritualité et la science. Cela m’a toujours spontanément accompagné tout le long du chemin de la vie. Un peu comme un appui naturel sur les deux jambes.



Mais avec le temps je me suis aperçu que dans certains milieux tant scientifiques que spiritualistes, cet équilibre était plutôt bancal.



Prenant l’apparence parfois d’une véritable cour des miracles où

certains déambulent à cloche pied, d’autres dans une démarche boiteuse, s’appuient désespérément sur de vieux arguments comme de vieilles cannes (qui auraient bien aimé elles aussi se reposer un peu). D’autres encore perchés du haut de leur déambulateur fait de bric et de broc scrutent d’un regard inquisiteur tout ce petit monde qui oserait, (outrage suprême), « penser », « s’interroger » ou « mettre en doutes » leurs vérités.



En dehors de quelques postures un peu grotesques ou excessives, rien de bien grave.



Car comme dirait David Dubois : « L'essentiel est d'aller à l'infini. Les portes sont grandes ouvertes. »



Et j’ajouterais, restons vigilant, ne les refermons pas, un courant d’air est si vite arrivé :)

[CHNOPS]

« Je ne rejette pas la science, par contre il me semble qu'il faut s'en méfier, en particulier éviter de prendre pour réalité ce que disent les théories scientifiques »



Ce méfier de la science, quelle drôle d’idée !

Certes, il est plus facile et plus simple de croire que de comprendre.

Mais sérieusement, pensez-vous que des théories non scientifiques seraient … scientifiquement plus réalistes ? :)



La falsification (dans le sens scientifique) consiste à chercher des preuves qui pourraient montrer qu'une théorie est fausse.



Si des preuves solides démontraient que les constantes universelles variaient dans des conditions particulières, cela nécessiterait une révision des théories actuelles pour expliquer ces variations. Cela ne signifierait pas que les constantes elles-mêmes changent, mais que notre compréhension de la façon dont elles fonctionnent pourrait évoluer.



La science n'est pas figée et les théories sont constamment évaluées et adaptées en fonction des nouvelles données. C'est ce processus de révision et d'adaptation qui contribue à renforcer la fiabilité de la science au fil du temps.



Vous avez tous l’entière liberté de réfuter et de falsifier toutes les idées et théories scientifiques quelles qu’elles soient. C’est une véritable chance et un authentique atout de notoriété publique.

La science repose entièrement sur ce principe.

C’est ce processus même qui garantit que la science progresse et se rapproche avec la plus grande honnêteté de la compréhension précise de la réalité.

Les théories scientifiques sont constamment testées, révisées et améliorées, ce qui les rend solides et dignes de confiance.



La relativité restreinte a été soumise à des tests et des expériences hyper rigoureux, et jusqu'à présent, elle a résisté à tous ces tests.



Il n'y a aucune preuve convaincante à ce jour suggérant que la limite de la vitesse de la lumière puisse être falsifiée au sens scientifique. Elle reste l'une des constantes les plus robustes de la physique moderne.



Alors profitons en pour apprécier ce qui nous est gracieusement offert : un ciel immense, tel un grand livre généreusement ouvert.

- un livre avec des pages écrites, (ce que nous connaissons déjà)

- des pages à lire (ce que nous avons encore à découvrir)

- des pages encore blanches (en cours d’écriture)



Mais il faut aussi nous dépêcher, car certaines pages sont et seront malheureusement déchirées, emportées par l'expansion inéluctable de l'univers. Car même la lumière n’aura plus le temps de couvrir une telle distance et ces belles pages nous seront désormais inaccessibles et donc à jamais perdues.

[Georges]

Sans présence evanescante, ( rêveur et reve) il ne peut y avoir témoignage d une chose existante. Car alors il ny a même pas rien. Cest une absolue vacuité. C'est ce quest le Soi. La plus petite étincelle à partir de là créé tout le reste mais à partir de là commence le reve et le rêveur. Et il n existe aucune corde pour tenir le reve ou le rêveur. Le temps et comme le moi, introuvable. Et si il semble être trouvé l un ou l autre, il semble seulement.

[CHNOPS]

« Pour qu'il y aie du temps tu dois exister. »



Le temps c’est la mesure du changement.

Un temps figé et immobile ce n’est pas le temps. C’est autre chose.



Si le temps était complètement figé et immobile, cela signifierait qu'il n'y aurait pas de changement ni de mouvement, ce qui remettrait en question l'idée même de temps.



Alors justement, l’univers existe depuis 13, 7 milliards d’années et l’apparition des premiers humains conscients, il y a à peine grosso modo 2 à 3 millions d’années.

Il y a donc eu des milliards d'années d'évolution de l'univers, de la Terre et de la vie sur Terre avant l'apparition de l'Homo sapiens conscient. (ce dernier à donc occupé environ seulement 0,022% du temps total)



Cette histoire de l’évolution (donc du changement) de l’univers nous est rapporté fidèlement par ce messager désintéressé, précieux et infatigable : le Rayonnement électromagnétique, dont la lumière.



Il est plus facile de prouver que quelque chose existe que de prouver que quelque chose n’existe pas.



Dans notre cas, nous pouvons facilement prouver que l’univers et le temps (ou changement) ont existé avant notre présence.



Mais il est impossible de prouver que l’univers, donc le temps, n’existait pas sans notre présence.