Tu es dedans jusqu'au cou : José Le Roy et Franck Terreaux

José : Tu n’aimes pas le mot éveil, toi ?

Franck : Non parce qu’il suppose un plus et c’est un moins.

José : C’est un moins de quoi ?

Franck : C’est un retour chez soi, vers un pays qu’on n’a jamais quitté.

José : Oui

Franck : On n’accède pas à quelque chose, on revient à quelque chose. C’est une dé-survenue !

José : Dé-survenue ?

Franck : Parce que c’est la fin d’un long moment d’égarement que tu as depuis l’âge de trois, quatre ans. Cela a toujours été comme ça,

José : Et c'est quelque chose dont on s’est  éloigné.

Franck : Oui comme un gamin dans un magasin de jouets, il est attiré par les jouets et il en oublie sa mère, complètement. Et puis on retrouve sa maman.

José : Retrouver sa maman, c’est une image ?

Franck : oui, mais au niveau perceptif c’est vrai car un jeune enfant est toujours avec sa mère.

José : C’est une reconnaissance, comme un retour au pays de l’enfance.

Franck : Le plus étonnant, c’est qu’on ne l’a jamais quitté. C’est pour cela que je n’aime pas le mot éveil, car on a l’impression que les gens vont être portés vers quelque chose d’extraordinaire, alors qu’on retrouve le simple du simple. Il n’y a rien à en dire, c’est à l’avant mots. Dès qu’on en parle on en fait quelque chose. C’est avant le commencement de vouloir en faire quelque chose. Le juste avant de toutes choses. Le mieux c’est de n’en rien dire. Se laisser prendre par le silence, par cette non-intention. C’est pourquoi je me repose dans la paresse qui est divine en ce sens qu’elle nous fait demeurer dans le non-dit. Le dire c’est déjà de la caricature.

José : Ce qui me frappe c’est ce que c’est évident.

Franck : Oui le proche est déjà trop loin. Tu es déjà dedans jusqu’au coup. Ramana disait ; « Autour de moi, je vois des poissons qui disent j’ai soif ». Cela n’a pas de sens de leur parler d’eau. Tu leur parles d’eau et ils disent « ah bon comment je vais faire pour y arriver » Comment quitter cette vision en fait ? Trouver donc un moyen de la quitter ? Le seul moyen de la quitter c’est de retourner à cet égarement.

José : Mais en fait même là, on ne la quitte pas

Franck : Oui, quoique tu fasses, tu es dedans jusqu’au cou.

Comments

[csce]

Il n' y a qu'à être. Et c'est la félicité naturelle.

La conscience d'être est vie, "je suis " est vie. Tout le reste est un ensemble de pensées.

La conscience se manifeste donc en étant force de vie puis en pensant.

C'est l'expérience 'être', à l'instant même.

[csce]

riorim,



Le penseur ne s'infiltre pas en chacun de nous, il est nous. Il lui-même le seul réel

qui inclut tout le reste.

Le penseur est le Soi, il est "je suis", la conscience.

le corps, l'individu, la personnalité, les perceptions, sensations,émotions, actions etc

sont des pensées ou le résultat des pensées. Ce sont des "images" mentales.

Elles se forment ou sont projetées à la "surface" de la conscience. Elles existent seulement en pensées en la conscience,

Les pensées(la manifestation) n'appartiennent pas à un individu, à un corps mais à la conscience.Même si la conscience reste toujours témoin des pensées.

En fait, l'individu,la forme n'a aucun rôle car il est une idée, une conception.Mais vous êtes quand même le penseur, conscient d'être.

Il est naturel que la question jaillisse en Soi puisque ce Soi est penseur.

En fait, il n'y a pas de mystère mais seulement "être" et cela est pure connaissance.

On doit se poser la question et la réponse est: "je suis le penseur de cette question".

[riorim]

Le terme "penseur" désigne être à l'origine des pensées...

Un unique penseur, unique rêveur, s'infiltrerait en chacun de nous pour une seule "réalité" (avec toutes les manifestations que cela comprendrait)..?

Mais, sinon être le réceptacle de ma pensée, de vivre cela, quel autre pouvoir ai-je sur la vie? Tout se manifeste en ce que je suis mais rien ne m'appartient...

Cela pose la question de qu'est-ce qui crée cela?

Même si c'est sans réponse et qu'on peut rester tranquille avec ce mystère,

il n'empêche que cette question peut jaillir parfois dans l'esprit.

[S sans .;]

"Du Soi conscient" ... ça c'est une idée, un concept...

[S sans .;]

quand il y a "disparition", et qu'il n'y a pas de JE, il n'y a pas de "NOUS" qui ne sommes pas le cerveau, les neurones.... dire que le Soi, voit ceci ou cela est illusoire.