Peur du vide

24 février 2019

Un lecteur du blog me pose cette question:

"Bonjour José.

J'ai récemment découvert votre blog et les questions-réponses m'éclairent beaucoup. Voici la mienne. Je ressens un malaise, même une peur, à faire l'exercice Les yeux fermés. Si j'imagine les pensées, les sons, les sensations, etc. dans l'espace... c'est que je ne suis plus là !!! Je ne parviens pas à m'abandonner car je sens que je vais disparaître... Par contre, quand je fais l'expérience du Doigt qui pointe, donc les yeux ouverts, je n'éprouve pas ces difficultés. Même si la vision intermittente, je me sens vraiment bien et je me surprends même à sourire. Pourriez-vous m'aider à ce sujet.
Je vous remercie de tout coeur."

Bonjour

cette peur du sentiment de l'espace est assez fréquente.

J'ai un jour fait une formation à des sophrologues et pendant cet exercice des yeux fermés, une personne a été prise de panique, parce qu'elle avait l'impression de disparaitre, de mourir.

Nous sommes habitués à limiter notre sensation d'être au corps, et à prendre ce corps comme point de référence.

Quand nous réalisons que notre présence est sans limite, vaste et vide, ce point de référence mental s'efface, et on peut avoir l'impression qu'il n'y a plus rien, que nous tombons dans le vide...

En réalité, la présence, notre présence est toujours là, réelle, immuable, stable, vivante.

J'ai rassuré la personne en lui faisant expérimenter la présence de l'être, du "je suis".

Cette présence est illimitée, vide, mais en même temps, éveillée, vivante et pleine du monde (sensations, pensées, sons...)

CE qui n'est plus là en fait c'est l'illusion d'être identifié à un corps, à des pensées, à un moi; ce qui n'est plus là c'est une ignorance, une limitation.

CE qui demeure c'est notre présence.

Et vous avez raison de parler d'abandon; il y a certainement un abandon de nécessaire comme lorsqu'on va dormir : on s'abandonne à l'être du sommeil.

Si l'expérience du doigt pointé fonctionne pour vous, alors continuez avec cela. Mais l'espace qu'on découvre au-dessus de ses épaules, est le même que celui qu'on découvre les yeux fermés.

Mais vous n'êtes pas obligé de plonger d'un coup dans l'espace de la présence les yeux fermés, vous pouvez aussi y aller plus progressivement, peu à peu.

Comme dans une piscine, on peut commencer par le bord où on a pied, et peu à peu entrer dans l'eau plus profonde.

Allez-y à votre rythme.

Jusqu'à ce que vous réalisez que cette présence est votre vraie nature, et alors cet Être infini vous remplira de bonheur, et de plénitude.

de tout coeur

jlr

Je redonne l'exercice que vous mentionnez :