l’ultime thérapie
Voici un témoignage d'un ami, F.
F. raconte ici comme contacter la Présence de Qui nous sommes vraiment, vraiment, vraiment peut nous aider à accueillir, soigner et dépasser des traumas difficiles, même anciens.
Je suis convaincu que la Présence est thérapeutique; qu'elle guérit.
Car cette présence est toujours parfaite, pure, inaltérée, non conditionnée.
Merci à F. de son témoignage très fort.
josé
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Bonjour José,
Tu trouveras ci-après un texte qui correspond à une expérience vécue, une réalisation. Le 10 septembre, quelque part le long de la Loire (j’ai descendu seul la Loire en vélo de Nevers à l’Océan), une compréhension profonde a surgi en moi. Je pense que l’échange que j’ai eu avec Franck Terreaux a probablement participé à ce jaillissement.
Comme tu le verras à la lecture de ce texte, ce que j’évoque est très intime. Je me suis dit que cette réflexion pourrait, peut-être, inspirer les personnes qui traversent des traumas dont ils n’arrivent pas à s’affranchir. Si tu trouves cette réflexion intéressante pour être publier sur ton blog.
Par avance merci pour ton écoute bienveillante. Merci également pour toute l’énergie, l’habileté que tu déploies pour présenter les enseignements de Douglas. D’une certaine manière tu as aussi contribué à cette réalisation.
Amicalement
F.
Après avoir passé de nombreux jours, seul, à faire du vélo, à contempler le paysage qui défile, à avaler des kilomètres, à m’amuser et à jouir de la disparition de celui qui pédale, une compréhension profonde et intime a surgi concernant le lien qui existe entre le trauma et la nature de l’esprit, entre le trauma et ce que nous sommes « vraiment, vraiment ».
Quand je dis trauma, je fais référence au viol que j’ai subi quand j’étais enfant.
Depuis des dizaines d’années je me bats avec ce trauma, je compose avec lui, je scelle un pacte, je le revisite, je l’oublie, j’essaye de l’oublier, je le mets en scène, je le panse, je le cautérise, je le chamanise … bref je le « cuisine » à toutes les sauces.
Toutes ces approches sont importantes, essentielles. Des étapes vers l’apaisement puis, peut-être, vers la guérison.
Et puis arrive le temps de l’épuisement, de la lassitude. On se dit qu’on en a fait le tour même si, au fond de soi, on sait que ce n’est pas vrai. L’aveu d’une impuissance fondamentale face à ce qui restera toujours une blessure, une fêlure, une imperfection. La vie est zébrée de ces imperfections, petites, béantes, méritées, injustes, scandaleuses … Mon viol serait une de ces imperfections irréparables ? Alors que faire ?
Balancer la trousse à pharmacie et adopter la chimiothérapie la plus radicale, l’ultime thérapie : demeurer dans la nature de l’esprit, vivre à partir de cette présence éveillée, parfaite, inaltérée qui accueille tout et discerne tout. Y revenir encore et encore.
Cette présence éveillée était présente lors du viol et n’a jamais été abimée par cet acte. Présence par essence intacte et toujours pure. Avoir confiance en cela ouvre des perspectives que je n’avais pas imaginées. Avoir même l’audace de revisiter le viol à partir de cette présence éveillée, revivre à la première personne le drame subi par l’enfant.
Mon maître parlait de la nature de Bouddha, toujours inaltérée qui accueille tout.
Douglas Harding disait : "le problème est là", pointant du doigt vers l’extérieur, "la solution est ici", pointant du doigt vers l’intérieur, vers la présence ouverte, transparente, présente au-dessus des épaules. C’est exactement cela.
F.