L'arrière-plan

"Ce qui est toujours présent et évident

est facilement manqué

lorsque l'attention repose sur le transitoire.

Le retour est donc un retour

vers la base de toute chose."

 Wu Hsin

"La conscience elle-même est beaucoup plus importante

que son contenu.

Ainsi, se détourner du contenu, de l'objectif,

se tourner vers la subjectivité,

c'est la posture du sage.

Seul le fou cherche la source des choses dans les choses."

 Wu Hsin

"Déplacer les yeux de
Devant le visage
Vers l'arrière de la tête
Permet de percevoir clairement
qu'on n'est pas séparé de la manifestation,
Mais plutôt une partie de celle-ci.
 L'espace qui remplit le petit pot est
 Le même espace que celui
Qui remplit le grand pot."
 Wu Hsin

"Une vague est apparue sur le lac à Guangzhou.
 La plupart de ceux qui l'ont vu
 se sont intéressés à l'ondulation et
ont oublié le lac.
Le monde a beaucoup de distractions,
Son arrière-plan n'en a pas."
 - Wu Hsin

"En retournant à la Source d'où l'on émane,

on ne peut trouver aucune mort."

 - Wu Hsin

Wu Hsin

3ème siècle avant JC, CHine

Moving the eyes from

The front of the face to

 Behind the head

 Allows for the clear perception that

One is not separate from manifestation,

But rather a part of it.

 The space that fills the small pot is

 The same as the space

 That fills the large pot.

 Wu Hsin

A ripple appeared on the lake in Guangzhou.

 Most who saw it

 Became interested in the ripple and

Forgot about the lake.

 The world has many distractions,

Its background has none.

 - Wu Hsin

Comments

[isa]

"Celui qui sait que ce suprême et immortel Brahman réside dans le coeur de chacun supprime ici le noeud de l'ignorance, ô mon cher..Il est grand, lumineux et indescriptible. Il est plus subtil que le subtil. Il brille de mille façons ; plus éloigné que le plus lointain, il est tout près de ce corps. Pour les êtres éclairés, Il est là, dans la cavité du coeur."

Shankara, Commentaire sur la Mundaka Upanishad, relayé par A.Bidar dans Les Tisserands.

[isa]

Pas le moindre effort, ouverture naturelle, tous les sens ( plus que cinq) sont en éveil avec chacun une expression qui peut varier du calme le plus plat à l'embrasement, variation infinie du Vivant dans sa manifestation et sa surprise. C'est l'Espace, offert.

[Franck Terreaux]

Nous n'avons besoin d'aucun effort pour retenir la vision qui Est

[Jean-Pierre]

Lorsque je fais pivoter mon attention de 180 degrés je ne vois absolument rien, c'est le vide, mais accompagné d'une certitude, soit d'un mystérieux sentiment de présence au-delà des mots.

[Dominik]

« Déplacer les yeux de devant le visage vers l'arrière de la tête » c'est « inverser son regard de 180° ».



Dans les expériences du pointage et du dessin de Douglas Harding, nous sommes invités à revenir à ce qui est capté par l’œil : d’abord l’image des objets et même les images de notre corps. Mais nous ne pouvons voir notre visage (un peu quand même -sourcils ou nez-, +des lunettes s’il y en a) : c’est la vision à la 1ère personne.



Car voir notre visage, directement, s’avère une expérience impossible. Quand on voit son visage, sans utiliser de miroir, c’est une vision à la 3è personne dans laquelle ce qui est capté par l’œil est modifié par le mental : on se voit comme si c’était un autre qui regardait, curieuse inversion du regard d’ailleurs !



Une explication peut être facilement donnée : l’œil ne peut voir que ce qu’il y a dans son champ de vision. Ainsi, il ne peut se voir lui-même et on ne peut « inverser son regard de 180° ». Ce qui regarde ne peut être vu.



Dans la pratique, notre système de vision est complexe : les yeux puis un traitement de l’image compliqué dans le cerveau pour faire ressortir les couleurs, pour combiner les 2 images venant des yeux et donner une image 3, pour faire intervenir la mémoire et le mental, ... Et pourtant, pour chacun : « c’est vu », et c’est tout. Rien à expliquer, ni aucun mystère : c’est l’expérience directe, l’attention s’étant orientée, avec peu d’effort, sur une image « déjà là ».



D’autre part, on voit facilement que, pour une grande part, la vision a des similitudes avec la photo où une image est captée à travers un objectif (l’œil de l’appareil) : il y a aussi un « champ de vision » plus ou moins large. En final, l’image se retrouve sur un écran, ailleurs, et cela contrairement à notre vision qui n’a pas d’écran : on ne sait où c’est vu, notre « petite personne » n’est pas de la partie, il y a juste « vision », conscience d’une image 3D.



Pour moi, il n’y a rien d’autre : c’est juste vu, « à travers » nos yeux. Retourner son regard de 180° et ainsi voir l’espace infini par lequel tout est vu, me paraît une construction de l’esprit, l’entrée vers une approche mystique … qui peut, malgré tout, amener à voir sa « véritable nature ».