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Eveil et philosophie, blog de José Le Roy
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2 mars 2017

Le dzogchen : prendre le but comme chemin

La traduction du livre du philosophe américain Sam Harris Waking Up, paraitra en septembre chez Almora sous le titre :

Pour une spiritualité sans religion

Ce livre est remarquable et cherche à montrer qu'on peut aborder l'éveil sans la religion et en se basant sur les travaux les plus récents des neurosciences.

En voici un extrait où il raconte sa rencontre avec le grand maitre tibétain dzogchen Tulku Urgyen

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 Le dzogchen : prendre le but comme chemin

 

"Tulku Urgyen Rinpoche vivait dans un ermitage sur la pente sud de la montagne de Shivapuri, qui surplombe la vallée de Katmandou. Il avait passé plus de vingt ans de sa vie en retraite et était fameux, et c'était bien mérité, pour la clarté avec laquelle il donnait « l'instruction qui pointe[1] » du dzogchen, une initiation formelle lors de laquelle un enseignant cherche à transmettre l'expérience de la transcendance de soi directement à un disciple. J'ai reçu cet enseignement de plusieurs maîtres dzogchen, ainsi que des instructions similaires d'enseignants comme Poonja-ji venant d'autres traditions, mais je n'ai jamais rencontré quelqu'un qui parle de la nature de la conscience aussi précisément que Tulku Urgyen. Pendant les cinq dernières années de sa vie, j'ai fait plusieurs voyages au Népal pour étudier avec lui.

La pratique du dzogchen demande que l'on soit capable de faire l'expérience à chaque instant de la nature intrinsèque de la conscience dépourvue de moi  (c'est-à-dire quand on n'est plus distrait par la pensée) – ce qui veut dire que pour un méditant du dzogchen, la pleine conscience doit être synonyme de la disparition de l'illusion du moi. Plutôt que d'enseigner une technique de méditation – comme prêter attention à sa respiration – un maître du dzogchen doit provoquer une vision sur la base de laquelle un étudiant pourra ensuite pratiquer une forme de conscience (tibétain : rigpa) qui n'est pas encombrée par le dualisme sujet/objet. Ainsi, on dit souvent que, dans le dzogchen, on doit « prendre le but comme chemin », parce que libération du soi, que l'on devrait autrement rechercher, est la chose même que l'on pratique. Le but du dzogchen, si on peut l'appeler ainsi, est de devenir de plus en plus familier avec cette manière d'être dans le monde.

Dans mon expérience, certains maîtres dzogchen ont été de meilleurs enseignants que d'autres. J'ai été en présence de plusieurs des lamas tibétains les plus révérés de notre temps alors qu'ils étaient ostensiblement en train d'enseigner le dzogchen, et la plupart d'entre eux décrivaient simplement cette vision de la conscience sans donner de claires instructions sur la manière de la saisir. Le génie de Tulku Urgyen était qu'il pouvait pointer vers la nature de l'esprit avec la précision et le côté factuel d'une personne qui montrerait comment enfiler une aiguille et qui pouvait amener un méditant ordinaire comme moi à reconnaître que la conscience est intrinsèquement libre d'un soi.

Il pouvait y avoir une résistance au début et un certain doute, qui dépendait de l'étudiant, mais une fois que la vérité de la non-dualité avait été aperçue, il devenait évident qu'elle était toujours disponible – et qu'il n'y aurait plus jamais aucun doute sur la manière de la voir encore. J'étais venu voir Tulku Urgyen pour lui demander l'expérience de la transcendance du soi, et en quelques minutes il me montra que je n'avais pas de soi à transcender."

Sam Harris

Traduction Dominique Anglesio et José Le Roy



[1]   « Pointing-out instruction », ngo sprod en tibétain, N.d.T.

Commentaires
S
En tant que tel, le résultat ultime que cette voie manifeste est le lieu parfait, le dharmadhātu. L’enseignant parfait est l’essence, la conscience immaculée de notre vidyā, le bouddha tout connaissant. L’assemblée parfaite est la réjouissance de l’inconcevable représentation des kāyas et consciences immaculées. L’enseignement parfait est l’immaculée grande perfection. Le moment parfait est la manifestation de la réalisation.<br /> <br /> - Le grand commentaire de Vimalamitra -
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  • Ce blog présente la philosophie comme un chemin d'éveil à notre vraie nature. La philosophie n'est pas un simple discours mais une voie de transformation et de connaissance de soi. Ce blog s'inscrit dans l'enseignement de Douglas Harding.
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