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Eveil et philosophie, blog de José Le Roy
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24 novembre 2016

Les Présocratiques

Les Nouveaux chemins de la connaissance par Adèle Van Reeth

La pensée avant Socrate

1/4 Parménide

260px-ParmenidesParmenide

avec Lambros Couloubaritsis : professeur émérite à l’Université Libre de Bruxelles, où il a enseigné la philosophie ancienne et médiévale, ainsi que la métaphysique, et membre de l’Académie Royale de Belgique

Auteur de La Pensee de Parmenide, Ed. Ousia, 2009

Le texte du jour

« Il faut dire ceci et penser ceci : « Ce qui est dans le présent » est ; car il est être, alors que le néant n’est pas. Ces choses, je t’exhorte à les méditer. D’abord, en effet, je te mets en garde contre ce chemin de recherche, ensuite, contre cet autre, en lequel s’égare les mortels qui ne savent rien, doubles-têtes ; car l’embarras qui est dans leur poitrine dirige une pensée errante ; ils se laissent porter, à la fois sourds et aveugles, effarés, race sans discernement, qui ont tenu le venir à l’être et le ne pas être comme étant le même et pas le même ; leur voie à tous est une voie qui va et revient sur ses pas.

Jamais en effet on ne forcera ceci : faire être les choses qui ne sont pas dans le présent. C’est pourquoi, toi, écarte ta pensée accomplie de ce chemin de recherche et ne laisse pas l’habitude née de multiples épreuves t’entraîner de force sur ce chemin, pour diriger un regard sans but, ainsi qu’une ouïe bruyante et une langue, mais juge au moyen d’une argumentation la critique multiplement polémique que j’ai proféré moi-même.

Il ne reste encore qu’une seule façon autorisée de parler concernant le chemin : celle qui dit qu’il est et comment il est. Sur lui, il y a des signes, plutôt nombreux, indiquant qu’étant dans le présent, inengendré, il est aussi impérissable, tout d’une seule souche, inflexible et achevé. »

Parménide, Peri Physeos (De la nature) ; fragments 6, 7 et 8


 

2/4 Anaxagore

avec Arnaud Macé : maître de conférences en philosophie à l’université de Franche-Comté

Co-auteur, avec Luc Brisson, Anne-Laure Therme, de Lire les présocratiques, Ed. PUF, 2016

Le texte du jour

Les autres choses participent de tout ; seul le nous est infini, agissant par lui-même, sans mélange avec aucune chose; il subsiste seul isolé à part soi. Car s'il n'était pas à part soi, mais mêlé à quelque autre chose, il participerait de toutes choses, en tant que mêlé à celle-là, puisqu'en tout il y a une part de tout, ainsi que je l'ai déjà dit ; et ce mélange l'empêcherait d'actionner chaque chose, comme il peut le faire, étant isolé à part soi. C'est, de toutes choses, ce qu'il y a de plus subtil et de plus pur ; il possède toute connaissance de tout et sa force est au plus haut degré. Tous les êtres animés, grands et petits, sont actionnés par le nous ; mais, dès le commencement, c'est lui qui a produit la révolution générale et en a donné le branle. Tout d'abord cette révolution n'a porté que sur peu de chose, puis elle s'est étendue davantage et elle s'étendra encore, toujours de plus en plus. Ce qui est mêlé, ce qui est distinct et séparé, le nous en a toujours eu connaissance complète ; il a tout ordonné comme il devait être, tout ce qui a été, est maintenant et sera plus tard, et aussi cette révolution même qui entraîne les astres, le Soleil, la Lune, l'air et l'éther, depuis qu'ils sont distincts. C'est cette révolution qui a amené leur distinction, et qui distingue aussi le dense du dilaté, le chaud du froid, le lumineux de l'obscur, le sec de l'humide. Il y a beaucoup de parts dans beaucoup de choses ; mais il n'y a jamais distinction complète, séparation absolue entre une chose et une autre, sauf pour le nous. Tout le nous est semblable, le plus grand et le plus petit ; il n'y a, par ailleurs, aucune chose qui soit semblable à aucune autre, mais chacune est pour l'apparence ce dont elle contient le plus.

Anaxagore, De la nature, Fragment 6 (B12), in Pour l’histoire de la science

 

3/4 Héraclite
avec Heinz Wismann : directeur d’études à l’EHESS

 


 

Le texte du jour

« Or, du discours qui est celui-là, les hommes vivent toujours loin par l’intelligence, avant d’écouter, comme après qu’ils l’ont écouté une première fois. Car toute chose vit suivant le discours qui est celui-là si bien qu’on les voit, dans l’apparence, ignorer ce qu’ils pratiquent, dits et actes, tels ceux que moi-même je développe jusqu’au bout, divisant chacun selon la nature qu’il a, et montrant comment il est fait. Les autres hommes ignorent tout ce qu’ils font dans l’éveil et tout ce qu’ils oublient dans le sommeil. »

Aphorisme n°1 d’Héraclite, trad. Jean Bollack et Heinz Wismann, dans Héraclite ou la séparation, Minuit, 1972, p.59


4/4 Empédocle


Anne-Laure Therme
Co-auteur, avec Luc Brisson, Arnaud Macé, de Lire les présocratiques, Ed. PUF, 2016



Le texte du jour

« L'Amour et la Haine de même qu'ils étaient auparavant, de même ils seront, et jamais, je pense, / Le temps infini ne sera vide de ce couple. / Je parlerai du double processus des choses : car tantôt l'Un grandit, demeurant seul, / A partir du Multiple, tantôt au contraire il se divise et de l'Un naît le Multiple. / De ce qui est mortel il y a donc double naissance et double destruction : / L'union de toutes choses provoque la naissance et la destruction/ Et d'autre part, ce qui est formé, s'envole en tous sens lorsque les éléments se séparent. / Et ces éléments ne cessent jamais leur continuel échange, / Tantôt tout s'unifie grâce à l'Amour, / Tantôt, à nouveau, chaque élément se sépare, emporté par la force hostile de la Haine. / Ainsi, dans la mesure où ils ont le pouvoir de venir à l'Un à partir du Multiple / Et, à nouveau, quand l'Un se dissout et que le Multiple en naît, / Dans cette mesure ils viennent à l'être et n'ont pas de vie immuable. / Mais, dans la mesure où ils ne cessent jamais leur perpétuel échange, / Dans cette mesure ils demeurent toujours immuables selon le cycle. »

Empédocle, Katharmoi/Purifications, Fragments 16-17



Commentaires
G
ce qui ne fait aucun doute c'est Etre. après il est possible de dire tout et son contraire. cela ne fait aucune différence. c'est la seule certitude, le reste ? des spéculation infinies. toute imagination retournera toujours dans son essence, l'absence d'imagination. les petites cellules, le corps, l'individu c'est une histoire... impossible de Savoir ce que l'on est sans créer une imagination de ce que l'on est. ainsi soit le mystère . tout ce qui nait doit mourir. toute imagination doit disparaître. etre précède tout ce qui peut l'etre... et il n'y a pas de second soi qui pourrait etre connu. simplement une histoire peut etre racontée.
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D
La mouise c'est de la faute des petites cellules qui composent le corps et qui sont notre créateur le temps de la vie du corps.<br /> <br /> <br /> <br /> Ces petites cellules sont tellement motivées qu'elle créent un être pensant individuel qui construit des cathédrales au nom d'un dieu bien plus grand et inconnu et invisible.<br /> <br /> <br /> <br /> Bref, nous sommes la création biologique de ces petites cellules. Et donc la création spirituelle individuelle aussi (au sens d'esprit).<br /> <br /> <br /> <br /> Platon, lui, pensait comme tous les théosophes à sa suite que le spirituel investissait la matière pour créer des formes individuelles.<br /> <br /> <br /> <br /> Chacun choisit son camp.<br /> <br /> <br /> <br /> Moi avec le temps je pense que nous n'existons pas en tant qu'individu après notre mort et donc par conséquent pas non plus avant... :)<br /> <br /> <br /> <br /> Cela parait terrifiant à première vue mais c'est plutôt jouissif intellectuellement dans un deuxième temps.<br /> <br /> <br /> <br /> Pourtant je viens de la théosophie depuis mon plus jeune âge mais je trouve ça de moins en moins logique (la réincarnation etc)
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C
Ce serait la faute à Platon si on est dans la mouise alors ?
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  • Ce blog présente la philosophie comme un chemin d'éveil à notre vraie nature. La philosophie n'est pas un simple discours mais une voie de transformation et de connaissance de soi. Ce blog s'inscrit dans l'enseignement de Douglas Harding.
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