Au plus simple
Les éditions Accarias-L'Originel publient ces jours-ci un beau livre de Jacques Oloron, simple et direct, pointant droit vers la Réalité de ce qui est.
Par des mots simples et profonds, l'auteur nous reconduit au centre de nous-mêmes, où nous embrassons la périphérie, et tout ce qui est.
jlr
"Au plus simple
C'est en ramenant notre rayonnement, notre expression en un seul point, au plus simple, que notre être peut identifier le centre qui actualise l'intégration de toute sa réalité.
L'intégrale s'accomplit lorsque l'être identifie le centre de lui-même. Il n'y a pas d'autre voie d'émancipation.
C'est au centre de la terre que tout se joue. L'identification du centre n'est possible que si l'âme se détache de toute prétention d'identité. C'est pour cela que le centre n'est point un centre mais la nature même de ce qui est.
C'est en ne s'appuyant plus sur des images, sur des repères, que l'âme identifie inconditionnellement l'être qu'elle est. Simplement, il faut apprendre à voler.
C'est ici le vrai repos, la nature du réel étant la paix elle-même.
Lorsque l'être se reconnaît, il identifie la paix qui est lui-même; et il sourit. Car la paix n'est pas un état mais notre nature elle-même : tel est l'enseignement de la réalité."
"Le point achevé
Le centre n'est point un état. Il est tout sauf quelque chose : il est nous-mêmes, notre propre identité.
Jouissant librement de sa nature, rayonnant de sa souveraineté, il est à lui-même sa grâce, sa raison d'être. Il se suffit à lui-même : il est entier.
Il est difficile d'en parler, il est difficile de l'évoquer, bien qu'il soit plus proche de nous que nous-mêmes puisqu'il est la source de notre propre identité. Mais c'est comme si nous avions tout oublié, perdu conscience de nous-mêmes, même s'il est tout de même étrange de constater que ce qui nous est le plus proche nous soit devenu aujourd'hui le plus étranger.
À présent, il ne s'agit pas tant de parvenir au centre - comme si c'était un lieu à atteindre - que de l'identifier comme le soleil de notre propre réalité : c'est ainsi que nous pouvons y demeurer.
Demeure au centre celui qui le reçoit comme l'expression de sa pleine nature, à l'instar d'un hôte qui, dans le lieu où il séjourne, réalise qu'il est en fait chez lui. En ce sens, celui qui y demeure y demeure à jamais : c'est ici le point achevé, cette reconnaissance consacrant l'être tout entier.
À ce stade, il n'y a plus seulement un homme mais un être complet qui, même s'il continue à assumer sa vie d'homme, a restitué son âme pour rejoindre la vie du grand esprit. Son âme libérée, son esprit vole puisqu'il est libre : il n'a plus de compte à rendre."
Jacques Oloron