Quand le personnage "accroche"
Un ami me pose une question :
"Bonjour José,
Tous les jours depuis notre réunion chez toi, je pratique ce retour comme un exercice dès le matin puis dans la journée quand je m'aperçois de ma dispersion. Il y a bien une compréhension mais peut-être manque-t-il ce "être convaincu" ? En tout cas le personnage accroche toujours aux remarques cassantes des uns et des autres. C'est avec désarroi que je le constate après : le moi est plus fort et qu'il m'agace au plus haut point. J'aspire pourtant profondément à voir avec distance tous ces phénomènes.
Je vois bien ce calme, ce vide mais je ne réalise pas à partir de cet espace l'inutilité du moi.
J'ai envie dire : que faire ? et j'entends en même temps la réponse :"ne rien faire"."
Bonjour
Comme je te l'avais dit, le point le plus important, c'est d'avoir vu l'Ouvert au-dessus de nos épaules dans lequel le monde se produit. Sans cette prise de conscience, on ne sait même pas de quoi il est question dans la spiritualité.
Cette découverte, tu l'as faite.
Ensuite, il s'agit de comprendre que cet espace, cette Ouverture éveillée est notre vraie nature, il n'y a pas à la créer par des efforts quelconques. Ferme les yeux, et tu prend conscience instantanément de cet espace sans forme et sans limite. Il est déjà là, quoi que tu fasses, avant même que tu y penses.
Que le personnage "accroche" comme tu le dis joliment, c'est normal ; cela fait partie de la pratique: il accroche et bien, toi tu le décroches, c'est-à-dire tu reprends conscience du vide pour voir que tu n'es pas le personnage et toutes les histoires qui s'agrègent à lui.
Le personnage s'accroche une fois, tu reviens à l'espace une fois.
Le personnage s'accroche encore une fois, tu reviens à l'espace encore une fois.
....Telle est la pratique....
"Le moi est le plus fort dis-tu et il m'agace au plus haut point"; Mais d'abord, il n'est pas le plus fort, car tu repères de mieux en mieux ses fonctionnements, et ensuite vois que l'agacement est encore un élément du moi : désarroi, agacement, impatience...sont des émotions périphériques qui apparaissent dans l'espace clair de la conscience. Qui d'ailleurs pourrait blesser la transparence à partir de laquelle le monde est vu? Et blesser qui? quand il n'y a personne...
Dis-toi que c'est une chance incroyable d'avoir découvert le chemin vers ton Centre, vers ta maison. Chaque fois que tu reviens à l'espace, il n'y a plus de problème. Et tu as raison, il n'y a rien à faire; juste rester tranquille.
Voir.
Continuer à voir.
Et faire confiance.
amitiés
josé