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Eveil et philosophie, blog de José Le Roy
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17 février 2016

Oublier le soi est être attesté par toutes choses

J'ai le plaisir de vous annoncer la sortie d'un nouveau livre chez Almora:

Réaliser Genjokoan

de Shohaku Okumura

Traduit par Shoju Annie Mahler

 

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Dogen est un maître bouddhiste du 13ème siècle qui a fondé l'école Soto japonaise du Zen ; il est reconnu comme l'un des génies spirituels les plus remarquables du monde. Ses œuvres sont à la fois poétiques et profondément philosophiques, pointant toujours vers l’essentiel du zen. Mais Dogen, pour ces raisons mêmes, est souvent difficile à comprendre et à apprécier pleinement.

Réaliser Genjôkôan est une introduction complète à l'enseignement et à l'approche de ce grand mystique, nous guidant dans une lecture de son essai le plus important : le Genjôkôan. Le Genjōkōan fut écrit en 1233 ; il n'est autre que l'introduction au Shōbogenzō, (Le Trésor de l'Œil de la Vraie Loi) le chef d'œuvre de Dōgen et ce texte contient l’essentiel du bouddhisme. Notre guide pour ce voyage est Shohaku Okumura, un maître zen contemporain éminent, qui a consacré sa vie à traduire et enseigner Dogen. 

Shohaku Okumura nous montre ici comment les enseignements du zen et de Dōgen sont fermement enracinés dans les instructions du Bouddha et dans le développement de la philosophie bouddhique. Ce volume comprend également une introduction à la vie de Dogen par Hee-Jin Kim, extrait de son livre classique Eihei Dogen : un mystique réaliste, avec des annotations par Okumura. Pour toutes les personnes qui s'intéressent au zen, au bouddhisme ou à la spiritualité en général, ce livre sur le Genjōkōan offre une ressource exceptionnelle.

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Shohaku Okumura, né en 1948, est un maitre japonais du zen soto. En 1970, il reçut l’ordination de moine et devint disciple d'Uchiyama Rōshi. En 1993 il s'installa à Minneapolis pour enseigner au Minnesota Zen Meditation Center dont le fondateur Dainin Katagiri Roshi était décédé en 1990.  Il y enseigna en tant que maître principal intérimaire jusqu'en 1996. Directeur du Sōtō Zen Education Center, il vint vivre  en 2003  à Bloomington dans l'Indiana, afin d'établir Sanshinji, le centre de pratique de la Sanshin Zen Community.

 

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Sommaire

 

 Avant propos

 

 Préface de Shohaku Okumura

 

 Genjōkōan : Le texte

 

 Chapitre 1: La vie de Dōgen et l'importance de Genjōkōan

 

 Chapitre 2: La signification de Genjōkōan

 

 Chapitre 3: Enseignements bouddhiques de trois sources: Est, N'est pas, Est

 

 Chapitre 4: Les fleurs tombent, les herbes poussent

 

 Chapitre 5: Réalisation au delà de la réalisation

 

 Chapitre 6: Abandonner corps et esprit

 

 Chapitre 7: Lorsque nous cherchons nous sommes bien loin

 

 Chapitre 8: Passé et futur sont interrompus

 

 Chapitre 9: La lune dans l'eau

 

 Chapitre 10: Il manque encore quelque chose

 

 Chapitre 11: Un poisson nage, un oiseau vole

 

 Chapitre 12: Nous agitons un éventail parce que la nature du vent est partout

 

 Appendice 1: Soutra du Cœur de la Grande Sagesse

 

 Appendice 2: Maka Hannya Haramitsu du Shōbōgenzō

 

 Appendice 3: La vie de Dōgen, de Eihei Dogen-Mystical realist, par Hee-jin Kim

 

 Glossaire

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 Extrait de l'avant propos

 

"Ce livre est un trésor. Shohaku Okumura nous offre une œuvre de grande valeur, à nous qui étudions les enseignements de Dogen,  qui  pratiquons le zen ou que  le zen intéresse. Les écrits et les enseignements de Eihei Dōgen, fondateur japonais de la lignée du Zen Soto au treizième siècle, ont étés déterminants non seulement pour l'introduction du Zen en Occident, mais aussi pour l'intérêt  que les occidentaux portent au Bouddhisme tout entier. De tous les nombreux écrits de Dōgen, aucun n'a été cité plus fréquemment ni n'a été plus instructif que cet essai, Genjōkōan. Bien que Dōgen Zenji l'ait rédigé sous forme de lettre pour un pratiquant laïc, comme il est courant pour ses écrits, Genjōkōan est aussi extrêmement dense et profond, et ses subtilités de sens sont loin d'être évidentes. Un ancien slogan zen dénigre la dépendance sur les mots et les lettres, et au contraire insiste sur  l'adresse directe à l'esprit et à la conscience. Il est donc ironique que le zen ai produit de considérables bibliothèques de textes, souvent comprenant des commentaires sur des écrits antérieurs comme celui-ci. Mais le but  de tels textes, comme Dōgen le décrit dans certains de ses essais, est l'encouragement à la pratique et son affinement, plutôt que l'avancement de théoriques positions philosophiques. Genjōkōan est un de ces textes qui clarifie et soutient le déploiement même de la pratique de l'éveil. Ce commentaire étendu et engageant de Shohaku Okumura révèle  et soutient encore plus profondément l'application pratique de l'enseignement de Dōgen. Ceci rend grand service à la fois au nouveaux étudiants ainsi qu'a tous ceux déjà familiers avec Genjōkōan .

Pour les personnes qui s'intéressent nouvellement à la méditation Zen, de nombreux passages du texte seront très utiles afin de pouvoir trouver le rythme intérieur de la méditation zen et de la pratique en général. Par exemple dans le chapitre 5, « La réalisation au delà de la réalisation » on trouve divers exposés sur la manière dont nous créons et sommes affectés par nos cartes mentales du monde, le processus d'illusions que Dōgen clairement mais subtilement définit dans Genjōkōan.   Shohaku dit « sur cette carte mentale il existe des choses que nous pensons être bonnes, utiles ou de valeur, telles que les fleurs, et il existe d'autres choses que nous pensons être mauvaises, sans valeur ou inutiles telles que les mauves herbes. D'habitude nous trouvons normal que l'image du monde fabriquée par  notre esprit soit le monde lui-même. » Notre attachement aux fleurs et notre aversion aux mauvaises herbes est une des toutes premières images de Dōgen dans Genjōkōan.  Le processus de zazen nous aide à  reconnaître nos emprises et nos rejets habituels et les problèmes qui en résultent.  Shohaku apporte des détails concrets. Par exemple,

«  La pratique de zazen peut nous aider à comprendre que nos images du monde et nos valeurs sont biaisées et incomplètes, et le comprendre nous permet d'être flexible. Etre flexible veut dire que nous pouvons écouter les opinions des autres tout en sachant que leurs préjugés sont simplement différents des nôtres selon les circonstances et les conditions de leur vie.  Lorsque nous pratiquons ainsi, notre vie  s'élargit, et il nous est plus facile de nous harmoniser avec autrui.  En étudiant continuellement la nature de la réalité, du Dharma dans son sens universel, et en  s'éveillant  à nos propres préjugés, nous continuons d'oeuvrer pour corriger nos vues faussées. Voilà comment abandonner la pensée pendant zazen guide la pratique dans la vie quotidienne. »

Shohaku éclaire également la pertinence pratique de l'étude du soi et de l'abandon du corps et de l'esprit du soi qui est décrit et encouragé par Dōgen dans Genjōkōan. Il exprime en langage clair son propre abandon d'auto-identification pendant zazen par exemple d'ôter les vêtements de l'identité pour révéler notre être nu. 

«  Nous portons des vêtements de métiers tels que médecin, avocate,  mécanicien,  prêtre, élève, enseignante. Mais quand nous sommes assis face au mur et abandonnons la pensée, la comparaison à autrui inclue, nous enlevons toutes ces tenues.  En zazen  je ne suis pas prêtre bouddhiste japonais, je ne suis ni japonais ni américain.  En zazen nous ne sommes ni riches ni pauvres, ni bouddhistes ni chrétiens. Les termes « japonais,»  « américain, »  « chrétien, »  « bouddhiste, » « homme, » et « femme »  sont pertinents uniquement lorsque nous nous comparons aux autres. Quand je me compare aux américains je suis japonais, mais avant que je sache qu'il existe des personnes qui ne sont pas japonaises, je ne savais pas que j'étais japonais. Lorsque nous sommes simplement assis en zazen face au mur, nous ne sommes ni des êtres vivants illusionnés ni des bouddhas éveillés, nous ne sommes ni vivants ni morts, mais simplement tels que nous sommes. C'est tout. En zazen nous retirons tous nos vêtements et devenons le soi nu. »"

Taigen Dan Leighton

 

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Extrait du texte

                                

                          " Oublier le soi est être attesté par toutes choses.

« Etre attesté par toutes choses » a le même sens que « Toutes choses venant et manifestant la pratique-éveil à travers le soi .»  Véritablement et sincèrement assis, nous enracinons notre être tout entier dans le fondement de la provenance interdépendante. 

Shikantaza, zazen comme l'enseigne Dōgen Zenji, est une pratique unique en son genre même comparée aux autres pratiques de méditation des différentes traditions bouddhiques.  En pratiquant shikantaza nous ne faisons rien que d'être assis avec tout le corps-et-esprit.  Nous ne faisons rien avec l'intellect, ce n'est donc pas vraiment une pratique de méditation.  Dans ce zazen, nous ne pratiquons pas avec un mantra ou contemplons quoi que ce soit. Nous ne comptons pas ni ne suivons notre respiration.  Nous n'essayons pas de concentrer l'esprit sur un objet particulier ni ne nous servons d'aucune autre technique de méditation. Nous ne faisons vraiment rien d'autre qu'être assis avec à la fois le corps et l'esprit.  Les yeux ouverts, nous sommes simplement assis le dos droit en respirant profondément par le nez et de l'abdomen, paisiblement et en silence.  Dans cette posture, bien que nous ne bougions pas, les organes vitaux continuent à fonctionner; le cœur continue à battre, et l'estomac à digérer.  Tous les organes de notre corps continuent à fonctionner, et il n'y a aucune raison que notre cerveau s'arrête de le faire lorsque nous faisons zazen.  Le rôle de la glande thyroïde est de secréter des hormones, et de même celui du cerveau est de secréter des pensées qui montent donc à l'esprit un moment après l'autre.  Pourtant, en zazen notre pratique est de nous abstenir d'en faire quelque chose, nous laissons simplement tout remonter librement, et nous laissons tout passer librement.  Nous ne saisissons rien, nous n'essayons pas de contrôler quoi que ce soit.  Nous ne faisons rien d'autre que d'être assis.

    Faire zazen est une pratique très simple, mais simple ne veut pas forcément dire facile.  Pourtant, c'est une pratique d'une grande profondeur.  Par zazen nous n'accomplissons rien, comme l'a dit Sawaki Kōdō Rōshi, zazen n'est bon à rien.  Mais zazen même est Bouddhadharma, et lorsque nous nous abstenons d'« agir », le soi est illuminé et attesté par toutes choses.  Shikantaza n'est pas une pratique accomplie par l'individu mais c'est au contraire, l'abandon du soi karmique personnel qui cherche toujours à satisfaire ses propres désirs.  Dans zazen, le vrai soi, le soi qui est un avec l'univers entier, est manifeste."

Shohaku Okumura

 

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