L'océan de la conscience

Parfois, on me dit dans les ateliers que vivre à partir de l'espace en étant centré n'est pas facile.

J'appelle "vivre à partir de l'espace" vivre en étant conscient de la vacuité de l'observateur, vivre en étant conscient de l'ouverture.

A cette remarque, je réponds que vivre sans cette présence, sans cet éveil, sans cette ouverture est beaucoup plus douloureux et plus compliqué que de vivre centré. Vivre l'identification à l'ego, au jeu des masques c'est se limiter à une si petite chose ! Je ne sais vraiment pas comment les gens font pour vivre loin de l'ouverture. Autant vouloir mettre l'océan dans un verre d'eau. C'est épuisant et stressant.

Il est donc infiniment plus facile de vivre en étant centré qu'en étant décentré, plus facile de vivre à partir de l'immensité qu'en se prenant pour une chose limitée, plus facile de vivre dans le présent que de se perdre dans un passé et un futur fictifs, plus facile d'entrer en relation avec les autres à partir de l'ouverture qu'à partir de la fiction du face-à-face. Tout est plus simple, plus spontané, plus joyeux, plus naturel en étant éveillé à l'Ouvert.

La joie appelle la joie, la liberté appelle la liberté : plus nous sommes conscient de l'espace vide de la vision nue et parfaite, plus nous y prenons goût et moins nous supportons de nous identifier à un personnage.

Un poisson échoué sur le sable n'aspire qu'à replonger dans l'eau du vaste océan. Notre demeure est le vaste océan de la conscience; nous sommes cet océan. Il est  notre état naturel. Plongeons y.

jlr

Comments

[vincent]

Merci José pour cette grande simplicité , évidente, libre de l'effort pour être quelque chose ou quelqu'un qui n'est qu'imagination...

[Anne]

Quand cette vacuité au dessus de nos épaules a été vue, ne serait-ce qu'une fois, il est relativement facile d'y retourner. Au début c'est plus simple de s'exercer lorsqu'on est seul ou dans un beau paysage. Puis peu à peu, même au milieu de l'agitation d'une ville cela devient possible. Par contre cela m'est encore assez difficile quand je parle ou quand j'écris, comme en ce moment. Car cela demande à la fois une ouverture large de l'esprit et une attention à ce qui se dit/s'écrit (comme ne pas faire de fautes d'orthographe ;-)



J'ai maintenant une question pour toi José.

L'étape suivante qui est de passer de l'étape "accueillir le monde qui apparaît" à "je suis ce monde qui est vu" reste quelque chose qu'il m'est quasiment impossible. Je ne vois certes aucune séparation entre ce qui est vu à partir de cette ouverture et "moi". Je me sens un peu comme sur un balcon sans balustrade (et sans danger aussi). Mais je ne suis pas ce qui est vu. Aurais-tu un conseil?

Plein d'Amitiés.

Anne

[fransyfran]

l'ego est une illusion avec des barbes