La conscience a-t-elle une origine ?

Entretien avec Michel Bitbol à propos de son dernier livre.

Bitbol montre ici que la connaissance tourne le dos à la conscience. La conscience n'a pas de lieu et se situe au-delà du sujet et de l'objet, de l'intérieur et de l'extérieur. La compréhension de la conscience est en Occident dans une impasse complète. Les sciences ont exclu le sujet connaissant du champ de la connaissance.

Dans cet entretien, on y entend des récits d'expériences sous LSD, très proches de l'expérience mystique. Bitbol développe aussi l'expérience de la neuroscientifique Jill Bolte Taylor qui après un AVC a éprouvé la non-dualité du monde. C'est notre cerveau gauche analytique qui nous empêche de voir l'aspect non-duel de la réalité.

Allez jusqu'à la fin où Bitbol évoque la conscience pure de la présence chez le philosophe japonais Nishida Kitaro.

jlr

Comments

[J-Charles]

Et pour prendre la suite de Franck :

- Michel B. : Nishida KITARO suspend tout jugement. Ce qui reste, c'est simplement la présence. La présence de quoi ? Bien entendu, de rien de particulier. La présence totale. La présence de ce qu'on pourrait appeler des choses telles quelles, des choses mêmes.

- France C. : parler des choses telles quelles, de quoi parle-t-on finalement ?

- Michel B. : on ne parle de rien, de rien en particulier. On ne parle de rien de ce qui peut être désigné par le doigt [sic]. On essaye en discutant, en utilisant ces mots qui peuvent paraître extrêmement mystérieux au départ de faire reconnaître quelque chose à l’autre. Avez-vous déjà essayé de faire ce que je dis, c’est-à-dire de déposer vos jugements, de déposer vos fabrications perceptives et de laisser les choses être, telles qu’elles sont ? Si vous avez essayé de le faire, ou si vous l’avez fait de façon accidentelle un jour ou l’autre dans votre vie, alors vous reconnaissez ce que je dis.

[franck]

Merci José, c'est une émission à ne pas manquer.

Extrait : pour ceux qui sont plus lecteur qu’auditeur :

« Parler de la conscience est une immense difficulté qui est peu ou mal reconnu.

On parle à partir de la conscience, on exprime la conscience, on exprime ce que l’on vit à l’heure actuel, mais peut-on parler de la conscience au sens d’y faire référence, au sens d’y renvoyer, au sens de désigner quelque chose qui est extérieur à nous ?

Evidemment pas dès lors que l’on prononce un mot et que l’on essaye de s’en servir comme si on voulait faire signe vers quelque chose, et bien on fait une erreur immense en ce qui concerne la conscience puisque la conscience est précisément pas quelque chose à quoi on peut se renvoyer, à quelque chose qui nous appelle à l’extérieur de nous même, mais c’est finalement la source de ce que nous sommes en train de dire et comprendre ».



La conscience n’aurait-elle pas un goût « juste avant de toutes choses » ?