Dire Oui au monde : l'aimer...
« Ma formule pour ce qu'il y a de grand dans l'homme est amor fati : ne rien vouloir d'autre que ce qui est, ni devant soi, ni derrière soi, ni dans les siècles des siècles. Ne pas se contenter de supporter l'inéluctable, et encore moins se le dissimuler - tout idéalisme est une manière de se mentir devant l'inéluctable -, mais l’aimer. »
Nietzsche, Ecce homo
« Tout ce qui est nécessaire, vu d'en haut et dans l'optique d'une vaste économie de l'ensemble, est également l'utile en soi : il ne faut pas seulement le supporter, il faut l’aimer...Amor fati, voilà le fond de ma nature. »
Nietzsche, Nietzsche contre Wagner
« La question primordiale n'est absolument pas de savoir si nous sommes contents de nous, mais si en général nous sommes contents de quelque chose. A supposer que nous disions Oui à un seul instant, du même coup nous avons dit Oui non seulement à nous-mêmes, mais à l'existence tout entière. Car rien ne se suffît à soi-même, ni en nous, ni dans les choses. Et si notre âme n'a vibré et résonné de bonheur qu'une seule fois, comme une corde tendue, il a fallu toute une éternité pour susciter cet Unique événement - et toute éternité, à cet unique instant de notre Oui, fut acceptée, sauvée, justifiée et approuvée. »
Nietzsche, Fragments posthumes
09 février 2012
Nietzsche : Amor fati
Commentaires sur Nietzsche : Amor fati
- oui DucIl dit bien, pour reprendre ses termes dans leur ensemble :
"Si nous suivons le raisonnement de Nietzsche, l'ensemble des erreurs de la métaphysique a ainsi une origine théologique et morale : l'homme est la cause de ses actes ; son moi est sa substance, son être, d'après lequel il va interpréter le monde des phénomènes en y projetant cette causalité psychologique qui sépare ce qui agit (un sujet, un substrat de ce qui devient) de ses effets. Cette croyance entraîne l'invention de l'unité, de l'identité, de la causalité, etc. toutes ces catégories qui prendront une forme systématique dans la métaphysique."
Il me semble donc bien qu'il parle ici d'un certains nombres de croyances qui réifient l'Impermanence, ce courant continu de la vie (et de l'amour) dont l'image varie à l'infini...
Alors bien sûr, ensuite, on peut se demander 'pour qui' ?... mais ce n'est qu'un constat post-mortem si j'ose dire, 'Dieu est mort' à l'instant où nous le nommons, c'est-à-dire où nous le définissons.
D'autre part, cela a déjà été abordé dans d'autres sujets, il me semble que le meilleur 'dissolvant' (finalement je préfère à 'pointeur') n'est pas 'qui', qui ramène le plus souvent encore (inconsciemment parfois) à une identité quelconque, mais 'quoi' ? quoi moi ?
il y a immédiate dissolution de tout ce qui pourrait être fixé, y compris le sujet lui-même, tu comprends ? - Mais moije ne cherche pas a dissoudre l'idée du sujet.
Je me contente de réfléchir.
On voit bien qu'il n'y a pas + métaphysique que Nietzche.
Il remet en question la faiblesse de la morale chrétienne mais dans le même temps retartine une nouvelle couche de culpabilité :
Nous ne serions pas dans la bonne attitude, des faibles etc...
C'est de l'idéalisme... une autre façon de le dire.
Si on veut vraiment faire la peau du sujet ultime il faut être très costaud.... - je ne partage pas non plustout ce que dit Nietsche, et je ne suis pas une specialiste pour en faire une critique objective.
Mais il y a des choses qui me parlent, notamment cet 'amor fati', lié à un certain scepticisme vis à vis de l'idéalisme qui fait qu'on projète ce qui 'devrait être' au delà ou derrière le monde plutot qu'aimer ce qu'il y a, à cet instant, tel quel ; et l'amène à cette question fondamentale qu'il pose : "nous voulons la vérité, mais pourquoi pas l'erreur ?"... car si nous sommes honnête, n'est-ce pas le plus souvent la soit-disant "erreur" de la nature qui est véritablement créative ? - la Nature,-et "il n'y a" que Nature- est un zest d'improbabilité qui percute toute probabilité linéaire, toute croyance ;
et l'Apparence en changement continu est pur Amour... Nature donc Bouddha comme le dit Dogen... à ressentir au tréfonds du coeur et des cellules qui percute aussi toute idée d'UN corps, plutot qu'en reflexion métaphysique.. - S'attacherau phénomène ne clarifie aucunement le problème du pour qui...
Car pour qu'il y ait phénomène il faut qu'il le soit pour un sujet.
C'est l'enfance de la philosophie mais bon je ne veut convaincre personne.
Toute personne logique sait bien que pour qu'une représenttion une apprance existe il faut un sujet.
Mieux.... sans sujet il ne peut exister une apparence.
Mais j'enfonce des portes ouvertes. - révélation"Vous êtes la totalité.Eveillez vous à la totalité. Laissez-vous envahir par la totalité. Par une feuille d'arbre, par ce bleu si rayonnant, par ces bruits, par les visages, par les émotions. Vous disparaissez et le monde nait. Qui aurait pu jamais imaginer une plus vaste splendeur?
Le dit de José le roy"
... et le monde naît .! quand je disparais ... que le monde se déploie ... qu'il m'apparaît, à la fois vivant et fragile ... qu'il existe ... et résiste ... il m'émeut ... c'est comme voir les premiers pas d'un enfant !
Amor fati !
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Il faut enfin découvrir l'origine de la possibilité de toute métaphysique, au-delà ou en deçà des interprétations que l'on peut en faire : le point de départ de toutes les erreurs de la métaphysique est une croyance :
« À l'origine de tout, l'erreur fatale a été de croire que la volonté est quelque chose qui agit - que la volonté est une faculté… »
Cette croyance implique deux choses :
il y a des actions ; ces actions supposent un acteur ; nous croyons trouver en nous un modèle de cette cause (l'agent, le sujet, le moi).
Dès lors, nous projetons les catégories de l'action dans le monde des phénomènes, et croyons que tout événement suppose une substance qui ne se peut réduire aux qualités phénoménales. C'est là l'idée d'une chose en soi.
Cette erreur n'est donc pas seulement induite par le langage, comme les autres erreurs, mais elle a un caractère originellement psychologique dont il faut expliquer pourquoi elle a eu un si grand succès.
Ce succès s'explique si l'on considère que cette erreur dans la connaissance de soi comme cause a été interprétée comme libre arbitre (ce point est analysé par Nietzsche dans le chapitre du Crépuscule des idoles intitulé Les quatre grandes erreurs). Elle fait référence à la thèse de Nietzsche selon laquelle la liberté a été inventée pour rendre les hommes responsables de leurs actes.
Si nous suivons le raisonnement de Nietzsche, l'ensemble des erreurs de la métaphysique a ainsi une origine théologique et morale : l'homme est la cause de ses actes ; son moi est sa substance, son être, d'après lequel il va interpréter le monde des phénomènes en y projetant cette causalité psychologique qui sépare ce qui agit (un sujet, un substrat de ce qui devient) de ses effets. Cette croyance entraîne l'invention de l'unité, de l'identité, de la causalité, etc. toutes ces catégories qui prendront une forme systématique dans la métaphysique.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Friedrich_Nietzsche