Fermer l'oeil

Un lecteur du blog (au Canada) me pose les questions suivantes :

"Je suis en train de lire ce qui se rapporte au travail de la vision sans tête de M. Douglas Harding.
 
J'accueille ce nouveau point de vue d'inverser notre vision de 180 degrés et de constater que nous regardons à partir de cet Espace d'accueil grand ouvert sur le monde au lieu de regarder à travers nos deux petits yeux sur une tête qu'on imagine être là. La question que je me pose est celle-ci. Si nous regardons à partir de cet Espace d'accueil vaste et illimité alors pourquoi lorsque je ferme mes petits yeux, sur ma soi-disant tête, le monde disparait et quand je les ouvre, le monde réapparait ?

Si je regardais le monde à partir de ce vaste Espace d'accueil, ma vision devrait toujours être grande ouverte sur le monde, car cet Espace d'accueil n'a pas d'yeux comme je le comprends. Et pourquoi cet Espace d'accueil est-elle située là, sur ma tête, qui n'existe pas, à partir d'où je me tiens ? Pourquoi n'est-elle pas situé au niveau de mon plexus solaire ou ailleurs sur mon corps ?"

Quand autrui ferme les yeux, il ne passe rien pour le monde. Je vois simplement des paupières qui se baissent sur des yeux de chair. Le monde des formes et des couleurs n'en est pas affecté. Quand il les rouvre, rien de plus ne se produit.

Mais quand JE ferme les yeux, ou plutôt quand JE ferme mon oeil unique, il se passe quelque chose de tout à fait différent, de tout à fait magique : le monde des formes et des couleurs disparait. De même, quand j'ouvre mon oeil, je monde apparait à nouveau. Tel est le pouvoir de QUI vous êtes vraiment ; vous avez littéralement le pouvoir de faire s'évanouir les formes et les couleurs et de les faire réapparaitre.

Mais nous ne pensons pas posséder ce pouvoir; nous nous identifions à un individu, à un corps perdu dans le monde. Nous oublions notre splendeur et notre souveraineté. Ce simple geste : faire disparaitre et réapparaitre le monde vous révèle votre splendeur.

Douglas Harding utilisait souvent cet exerice dans ses ateliers.

Dans le Shivaïsme du Cachemire, on dit que Shiva crée, ou rêve, l’univers; il projette tous les mondes en ouvrant les yeux (unmesha) et les résorbe en fermant les yeux (nimesha). Vous êtes Shiva.

Quand à la deuxième question :  l'espace d'accueil n'est pas situé quelque part ; il est partout et nulle part.

amicalement

josé le roy

Comments

[isa]

Il s'agit d'être vraiment ce qui observe, cela qui

perçoit le plus naturellement du monde.A cet instant même où vous lisez ces lignes, voyez les mots , y-a t'il vous et les mots ou les mots seulement? Laissez tomber tout concept d'apparence juste à cet instant!Y a t'il un "vous"

ou simplement une conscience des mots ?En ce moment,pour vous-même,en voyant ces mots, êtes-vous une forme qui voit ou êtes- vous une présence consciente des mots?

Regardez attentivement les 2 mains ,puis les 2 bras ,jusqu'où pouvez-vous posez votre regard?Les bras surgissent-ils de quelque chose ou de rien?

Et ce rien n'est-il pas tout l'espace qui apparait à cet instant même?

Tout vient de vous et non pas des autres.Faire les expériences sans vous poser de question en tenant compte seulement de ce qui est sans rien imaginer d'autre, et sans rien en attendre.



Faites confiance seulement à ce qui est donné !

Merci aux expériences de nous montrer du doigt notre nature.

[daniel]

Cette échange me semble de bonne augure ...



Qui suis-je !? ... quand suis-je ?!

[jose le roy]

Caroline,



je vous remercie de toutes vos remarques, et je suis sur qu'elles proviennent d'une recherche sincère de vérité.

Mais les mots sont limités et les paradoxes que vous pointez tiennent au langage.

C'est pourquoi seule l'expérience même de ce dont il est question peut résoudre ces apparents paradoxes.

Si vous habitez Paris, il ya des ateliers fréquents, sinon vous pouvez essayez sur ce site les expériences

http://www.visionsanstete.com/experiences/listeexperiences.html

Je ne prétends pas que ce chemin convient à tout le monde, il y a en bien d'autres.

cordialement

josé

[?]

Personne n'aura jamais la preuve de l'être. Ce n'est pas parce que des "enseignants" (si on peut utiliser ce terme), comme José, s'engagent pour nous faire connaître ce que nous sommes qu'il faut les assigner à nous prouver coûte que coûte que la Conscience, l’Être, le Soi, tout ça ... existe.



L'"enseignement" donné ici, n'est, à mon sens, ni doctrinal ni dogmatique. Il le deviendrait s'il donnait des réponses arrêtées qui pourraient forcer les gens à croire en telle ou telle chose. Le but de tout véritable "enseignement" n'est pas d'enfermer mais d'ouvrir.

[Caroline]

José,



Je me demande pour quelles raisons vous me posez cette question. Est-ce dans un but « pédagogique » ? Est-ce la question sincère de quelqu'un qui a été mis face aux contradictions du système qu'il défend et qu'il voit se fendiller ? Ou est-ce une pirouette pour ne pas répondre à mon commentaire ?



Si, comme vous le prétendez, « qui suis-je, » est la seule question qui importe, il faudrait peut-être d'abord que vous commenciez par y répondre. En effet, comme je l'ai montré dans mon commentaire du 14 janvier, vous avez affirmé que ce que nous sommes vraiment a le pouvoir de faire apparaître et disparaître le monde, qu'il y a là une marque de notre splendeur. Suite à mon intervention, vous avez ensuite reconnu qu'en agissant sur nos yeux physiques, vous ne pourriez plus développer ce « pouvoir ».



Il y a là une contradiction flagrante, puisque ce que nous sommes vraiment ne devrait pas être affecté par les pathologies, les lésions, les blessures au corps physique. Je le répète : voilà une incohérence typique de la VST. Les causes de cette incohérence sont sans doute multiples, mais je pense qu'il est possible de trouver un début d'explication dans mon commentaire du 14 janvier :

« Vous dites qu'il ne faut pas identifier ce que nous sommes vraiment à un corps, ou à un visage, mais en attribuant, à ce que nous sommes vraiment, le pouvoir de faire apparaître et disparaître le monde des formes et des couleurs, c'est précisément dans ce piège que vous semblez tomber ! » Et je rappelle que, selon moi, d'autres affirmations de Douglas Harding pourraient être déconstruites de la même manière...



Cependant, vous me dites maintenant que la question « qui suis-je ? » est la seule qui importe. Admettons que je réponde de manière incorrecte à celle-ci, cela n'enlève rien à l'analyse effectuée plus haut. Et moi, contrairement à vous, je ne prétends pas aider les autres à trouver ce qu'ils sont vraiment. Alors, expliquez-moi José, je suis prête à vous écouter.



Enfin, il y a un dernier point avec lequel je ne suis pas d'accord (et là encore, je suis ouverte à la discussion et à l'expérimentation). En effet, je ne pense pas du tout que la question « qui suis-je » soit la seule qui importe ! D'après moi, elle constitue une interrogation fondamentale, certes, mais elle est loin d'être la seule. Que puis-je savoir ? Que sais-je ? Et maintenant que j'ai répondu à la question « qui-suis-je ? », que vais-je faire ? Que puis-je faire ? Que dois-je faire ? Qu'est-ce que je considère comme bien ? Voilà d'autres points tout aussi cruciaux.



Si cela vous intéresse vraiment, je peux vous donner ma réponse à la question « qui-suis-je ? ». Pourquoi pas ?



Voilà, mon cher José, les quelques réflexions que j'ai été amenée à développer suite à votre dernier commentaire. J'attends votre avis, vos réponses, vos critiques, vos doutes éventuels...



Amicalement,



Caroline