Y a-t-il un professeur dans la salle?

Je reviens de mon cours de philosophie.

Encore une fois, j'ai pu mesurer à quel point voir sa vraie nature est accessible en toute situation.

Pendant le cours, j'étais attentif - comme je le suis maintenant - à l'absence au-dessus de mes épaules, à l'absence d'observateur. Je fais cours en disparaissant; je deviens l'espace dans lequel les élèves prennent place.

Il y a le vide intensément conscient et dans cet espace surgissent mes bras,  mes mains, et mes paroles. Les elèves, comme autant de doigts pointés, regardent droit vers cet espace : 36 paires d'yeux me révelant le vide !

Bien sûr, les élèves ne s'aperçoivent de rien ; eux voient un professeur qui fait cours ; ce vide, cette ouverture est mon secret, mon trésor; mais sur mon visage ils perçoivent à ce moment là un sourire...

Je ne suis plus face à face, en situation de confrontation; les élèves sont accueillis à partir de la vacuité, tels qu'ils sont avec tendresse. Cela ne signifie pas un laxisme; il peut être nécessaire de reprendre un élève, de lui dire de se taire; c'est le rôle du professeur de faire cours dans de bonnes conditions. Mais à ce moment là, il n'y a pas de ressentiment. C'est une action juste qui surgit de l'instant présent, spontanée.

Le cours est meilleur aussi quand le professeur à disparu. De mon point de vue, il n'y a plus de professeur, mais un étonnement joyeux, vif, généreux et immense. La pensée surgit dans l'instant comme une source vive.

A ce moment là, la vie est une danse magique et mystérieuse.

J'essaye de vivre toujours avec cette intensité.

C'est ma vraie nature. Il suffit que je m'y abandonne.

jlr

Comments

[Eric Delmas-Mars]

Qui correspond bien à ce que j'ai eu loccasion de "sensitiver" lors de cette encontre de vacuité cet été...

je fais passr à mon fils qui est prof d'histoire et Géo. . :)

[gérard]

Merci José pour ce partage de la VST "appliquée à la vie quotidienne".

La vie continue bien sûr, telle quelle est, ni plus "facile" ni plus "difficile" mais à la différence "d'avant la VST", elle se poursuit naturellement en CE que nous sommes vraiment, sans confusion possible entre le Voyant et celui ou ce qui est vu.
La conséquence en est ce que tu décris si bien dans ce message que tu fais passer.

Et les "choses" (tout ce qui peut être objectivé, connu) apparaissent alors plus simples, plus réelles, plus justes car elles coulent de "Source".

Ce Vide "intensément conscient" comme tu dis (l'inséparabilité du vide et de la Conscience est primordiale à mon sens) est alors un hymne à la vie. Rien à voir avec le vide privé de la lumière de la Conscience, que parfois certains appréhendent. Ce vide là est dépressif,triste, désespérant, et mortel, il fait peur.

Le Vide (l'espace de notre "absence de tête" qui surgit de nos propres épaules) dont nous parlons ici est un Vide plein de surprises, rempli de vie, spontanément créatif.
Il ne s'agit pas d'y croire à travers des mots qui nous plaisent, ni même de le voir en l'objectivant. Il vaut le coup d'être vécu: juste l'être ! sans l'objectiver, c'est à dire sentir simultanément avec tous ses sens en éveil 1- la Vacuité infinie de cette Ouverture capable de tout recevoir sans distinction et 2-en même temps sentir la Présence même de la Conscience qui lui est inséparable.
C'est notre véritable Nature.

[serge]

Merci pour votre blog.J'y viens régulièrement en y participant peu néanmoins.
Je me suis toujours demandé ce que le Christ voulait dire par cette phrase apparemment si simple: "Aimez-vous comme je vous ai aimé".
En quoi aurait-il aimé différemment ?
Et bien vous le dites ici encore : en étant cette Disparition d'Ouverture à l'Autre.
Le Christianisme est passé à côté du profond message.
La vidéo des ashrams chrétiens est intéressante à cet égard .Elle montre ce message entendu de différentes manières.
Sans aucun jugement pour qui que ce soit (comment serait-il possible?) , c'est le dernier témoignage :I am nobody , I am nobody , qui dit Tout très simplement .
L'Amour comme Danse et Joie de l'Ouvert et non sentiment passionnel (avec les égarements de la "Passion " chrétienne si souvent enkystée dans le morbide en passant à côté de la dimension de la mort comme disparition de l'individu scotché à son personnage.)
Merci pour votre fidélité .

[Ozara]

et merci, cher José pour ce blog si vivant ;)

[Ozara]

"Le cours est meilleur aussi quand le professeur à disparu. De mon point de vue, il n'y a plus de professeur, mais un étonnement joyeux, vif, généreux et immense. La pensée surgit dans l'instant comme une source vive.

A ce moment là, la vie est une danse magique et mystérieuse."

Sans aucun doute, 'Ca' c'est un professeur ! :D