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Eveil et philosophie, blog de José Le Roy
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11 mars 2011

Introduction à l'Advaita Vedânta

Nous publions ce mois ci aux editions Almora une traduction du début du texte fondamental de l'advaita : le Brahmasutrabhashya de Shankara, c'est-à-dire le commentaire de Shankara aux Bramasutras.

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Il s'agit d'une réédition de la traduction de Louis Renou (1951),  épuisée depuis longtemps.

Voici un extrait de la préface de Michel Hulin :

 

"La partie de l'oeuvre traduite et annotée ici par Louis Renou est la première section du premier chapitre, soit 31 sūtra avec leur commentaire, auquel il convient d'ajouter une sorte d' «Introduction générale ». Cela représente à peine le dixième du texte shankarien, mais c'est dans ces pages que se trouvent exposés les fondements de la doctrine et notamment la théorie dite de la « surimposition » (adhyāsa) réciproque du Soi et du Non-Soi. Celle-ci est destinée à construire une passerelle intelligible entre l'essence idéale de l'homme, telle qu'énoncée dans la parole upanishadique Tat tvam asi (« Tu es Cela », à savoir le brahman ou l'absolu), et la condition humaine de fait. Le sujet humain qui se sait coïncider en droit avec la réalité ultime se perçoit en même temps comme une entité à tous égards limitée, contingente, asservie au cours du monde et vouée à la souffrance. La surimposition réciproque du Soi et du Non-Soi est alors présentée à la fois comme logiquement inconcevable et pourtant comme effective de toute éternité en tant que forme primaire de la « nescience » (avidyā) ou « ignorance métaphysique », connaturelle à tout vivant, humain ou autre. Sous l'empire de cette ignorance, le Soi s'agrège diverses déterminations étrangères ou « conditions limitantes extrinsèques » (upādhi). Celles-ci sont empruntées au monde sensible et cristallisent sous la forme d'un « corps propre » formé d'une hiérarchie d'organes de sensation et d'action  fonctionnant en synergie. Śaṅkara montre alors comment cette surimposition est à la base de tous nos comportements empiriques – qu'ils soient d'ordre cognitif, volitif ou affectif – et comment nous  acquérons ainsi le statut d'une individualité concrète (jīva), plongée dans le monde phénoménal et soumise à toutes sortes de vicissitudes dont la forme la plus générale est constituée par la perpétuelle Transmigration des âmes ou saṃsāra.

La finalité des sūtra se dévoile alors en pleine lumière : faire cesser la surimposition du Soi et du Non-Soi grâce à la connaissance, qui doit devenir intuitive, du brahman non-duel. La cessation de la surimposition apparaît alors comme la condition nécessaire et suffisante de la cessation de la Transmigration, donc de l'accès à la délivrance (mokṣa). En consonance avec cela, le Commentaire des quatre premiers sūtra montre en quel sens le brahman  est voilé par la nescience en même temps qu'il est révélé par la parole védique, de sorte que sa véritable essence doit faire l'objet d'une élucidation systématique. Cette discussion se poursuit dans les sūtra suivants ((5 à 31) , à propos desquels Śaṅkara, s'appuyant sur les méthodes de lecture du corpus védique mises au point par l'école exégétique de la Mīmāmsā, s'applique à définir des critères d'interprétation des textes sacrés. C'est là qu'apparaît pour la première fois la distinction du brahman suprême ou « au-delà des attributs » (nir-guṇa) et du brahman « porteur d'attributs » (sa-guṇa), interprétable comme Suprême Seigneur, Créateur de l'univers, objet légitime du culte et de la prière.

Le groupe formé par l'Introduction et les quatre premiers sūtra contient ainsi, sous une forme condensée, le Vedānta non-dualiste tout entier. Aussi cette portion du texte a-t-elle fait l'objet à son tour de gloses particulièrement détaillées et minutieuses, parmi lesquelles on mentionnera celles de Padmapāda (VIIIème siècle) – un disciple direct de Śaṅkara – de Vācaspati Miśra et de Prakāśātman (Xème siècle). En attendant que ces dernières deviennent elles-mêmes accessibles en traduction française, la réédition de ces « Prolégomènes au Vedānta » de Louis Renou, depuis longtemps épuisés, doit être saluée comme un événement. Le lecteur y trouvera en effet non seulement un rendu extrêmement fidèle et précis du discours shankarien mais aussi l'éclairage supplémentaire procuré par l'explicitation des articulations internes du texte, et notamment de la structure dialogale qui lui est inhérente. Particulièrement bienvenues également sont les nombreuses notes de bas de page révélant le recours constant de Śaṅkara aux méthodes d'interprétation propres d'une part à la tradition grammaticale et, de l'autre, à la Mīmāmsā. En ramenant ainsi à la lumière cette magistrale Introduction au Vedānta, les Editions Almora ont  rendu un service insigne à la cause des études indiennes classiques dans les pays d'expression française."    M. Hulin

 

Commentaires
K
Oui Tu as raison Eric<br /> <br /> Merci
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E
pour cela, tu peux aller voir sur le site de Dominique Aubier (http://www.dominique-aubier.com/)<br /> <br /> * Ceci dit, ça me gène un peu de dialoguer de manière perso sur le blog de José; je ne voudrai pas exagérer. Tu pourrais peut-être, me contacter par mon adresse perso (ericfrancisdmt@orange.fr) ou sur Facebook.<br /> <br /> amitié
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K
Bonsoir Eric<br /> <br /> J'ai bien cru que c'était pour cette fois-ci<br /> J'avais l'impression d'un fil qui allait casser, mais il n'en fut rien<br /> <br /> J'espère que cette Giga Epreuve n'a pas été en vain et que je n'ai pas raté le train de la mort initiatique... par mon comportement <br /> Enfin je ne crois pas<br /> Cette dualité entre moi le témoin et cet ego est un pas à franchir pour la "séparation alchimique" Caput, je pense, en vue de la phase suivante<br /> <br /> Je ne connais pas cette expression "le Corban" peux-tu m'en dire plus<br /> Je n'ai jamais vu ce terme dans un livre de Kabbale <br /> <br /> Cordialement
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E
est donc là.<br /> Encore un pas et l'union des contraires apparents sera opéré.<br /> Dans la tradition hébraïque, cette opération est désignée par : "le Corban".<br /> Épousailles directes qui ôtent toute dualité, toute séparativité, toute errance, tout exil.<br /> <br /> du coeur au Coeur des choses de la vie
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K
Tout ceci est très agréable à lire , cependant<br /> <br /> Dans la pratique, il faut être confronté à une giga Epreuve pour mesurer réellement toute la dimension de cette métaphysique <br /> <br /> Ce n'est pas facile du tout, car tant que l'ego est actif, on oscille comme les plateaux d'une balance entre l'identification et la non-identification, on ne peut faire mine, ici, (comme ailleurs j'aurais tendance à dire) la méthode d'Émile Coué ne fonctionne pas<br /> <br /> J'ai eu à subir une telle Epreuve récemment, une giga, c'est pourquoi je lui mets un E majuscule, la plus grosse de ma vie qui n'a rien à voir avec la perte d'un être cher, qui m'est arrivé aussi, ni les tromperies d'un homme que j'ai aussi vécu<br /> <br /> Ici le rêve le plus merveilleux de mon existence, rêve spirituel,s'est envolé, est tombé comme un château de sable,un sunami, où il ne reste plus rien,comme le corps sur le bucher funéraire après que les cendres aient été emportées par le vent<br /> <br /> Rien où s'accrocher, rien à rêver, rien à espérer le Grand Vide<br /> PLus rien à prendre désormais, plus rien à perdre non plus<br /> <br /> Au bout de 5 jours de "coma partiel" (je vivais comme une zombie), je m'en suis sortie à la suite d'un grand éclat de rire où j'ai commencé à me moquer de mon ego<br /> <br /> Je lui ai parlé comme à une "vieille connaissance"<br /> Je lui ai dit" Tu souffres, hein! et bien moi pas<br /> Vas-y pleure, moi je ris de tes pleurs car moi je n'ai rien à voir avec toi<br /> <br /> Pauvre imbécile, moi je suis au dessus, je plane, je suis heureuse de te voir souffrir, toi le monstre qui vouait prendre ma place<br /> <br /> Ta souffrance me laisse indifférente, continue pleurniche, je m'en fous tu ne m'émeus même pas<br /> <br /> Ta souffrance me grandit,terriblement, ta souffrance m'a donné une force et une puissance terrible<br /> <br /> Depuis nous sommes 2, lui et moi, et nous causons<br /> Quand il lui arrive de se plaindre je rigole tout fort et il arrête<br /> <br /> Voilà, je voulais vous faire partager cette pratique que j'ai "mise au point" sur le tas, et qui m'aide énormément<br /> <br /> C'est une sorte de "mort intérieure" une mort à des espoirs fous,à des souhaits merveilleux<br /> <br /> Désormais je suis seule maître de mon destin, infiniment seule<br /> <br /> Je creuse mon chemin, les épines m'ont lacérée de toutes parts, mais j'avance quand même, car plus rien ne pourra plus jamais m'être ôté j'ai tout donné<br /> <br /> Bien à vous
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