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Eveil et philosophie, blog de José Le Roy
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18 février 2011

La surimposition

Dans l’advaita vedanta, Shamkara appelle surimposition l’erreur fondamentale que nous commettons par distraction  : nous identifions le Soi avec le non-Soi. Nous confondons l’ultime sujet avec des objets. En fait, nous recouvrons le Soi avec des surimpositions (des upadhis, adhyasa) qui dès lors nous le masquent.

Voilà un texte de Shamkara essentiel sur ce sujet ; il s'agit du début de son commentaire aux Brahma-sûtras (que je fais rééditer chez Almora au mois de mars)

« Etant acquis que l’objet et le sujet domaines de la notion du toi et du moi, opposés par nature comme les ténèbres à la lumière, ne peuvent s’interpénetrer, et que leurs propriétés peuvent s’interpénétrer bien moins encore, on doit considérer comme erroné de surimposer au sujet, conscience (cit), domaine de la notion  du moi, l’objet, domaine de la notion du toi et les propriétés de l’objet et inversement de surimposer à l’objet le sujet et ses propriétés. Pourtant surimposer à l’un l’essence et les propriétés de l’autre, en manquant à distinguer ces deux catégories et leurs propriétés, qui sont choses absolument distinctes, accouplant ainsi le vrai et le faux ; en disant « je suis ceci » ou « ceci est à moi », c’est là une pratique innée de la vie courante qui dérive d’une connaissance erronée. » Shankara

L’erreur vient donc d'une surimposition réciproque du soi et du non-soi.

Douglas Harding propose une interprétation intéressante de cette surimposition.

Nous confondons, disait-il, ce que nous sommes avec ce que nous paraissons être. L’erreur tient en quelques mots : « Je suis ici ce que je parais être là-bas ».

En effet l’individu que je crois être c’est le petit gars qui apparait dans le miroir et qui est vu par les autres. Quand je vois mon apparence dans le miroir : je dis : "ça c’est moi ».  Ou quand je vois une photographie de mon corps : je dis "ça c’est moi".

Et ainsi je recouvre ce que je suis réellement  (Le Soi) avec ce que je ne suis pas (L'individu : le corps mais aussi les pensées)

Cette identification est profonde aussi profonde qu’un rêve.

Jlr

Commentaires
D
bonjour !<br /> <br /> ... par ce biais, je souhaite partager ce qui suit ... <br /> <br /> c'est ma réflexion, qui, m'a poussé, jusque-là ... (et vice-versa) ...<br /> <br /> c'est à propos de tout ce qui est ...<br /> <br /> voici :<br /> <br /> "je viens, enfin, de parvenir à ressentir, comprendre, ce, "comment le non-manifesté, émerge, et se manifeste !" ... <br /> <br /> entre le non-manifesté et le manifesté, il y a, comme, un "interface" : moi ! (= la Conscience qui prend conscience de son existence ! ) <br /> <br /> voila, comment, je vois cela ... <br /> <br /> tout ce qui existe, a, lieu dans l'Instant ! tout ce qui est, est, là ! ... et aussi, la prise de conscience, dont, je parle, plus haut ... <br /> <br /> c'est, lors de cette prise de conscience, que "ce qui est" s'actualise "pour soi" ... que, ce qui est, "jusque là", potentiel, devient "réalité tangible" ... <br /> <br /> petite reprécision, donc ... : tout ce qui "pourrait" exister (en terme de probabilités), se déroule, et à un moment ou un autre, cela (qui est possible) s'actualise ... (voir plus haut) ... c'est comme, sous le coup, d'un aimant ... tout, ce qui a amené à la prise de conscience (voir plus haut), d'un coup, se redresse ! ... c'est "mon histoire" qui prend corps ! (et qui, jusque là, faisait partie de l'ensemble qui a lieu ...) ... <br /> <br /> on peut dire, aussi, sans doute, que ce tour de force qui prend corps, là, n'est pas une fin, en soi ... mais, simplement, un mouvement dans le Mouvement ... qui apparaît, comme, un évènement, mais ... qui en réalité n'est qu'un éclairage, particulier, de/sur ce qui se passe dans l'ensemble ... <br /> <br /> cet "Ensemble", étant, l'"Un, sans second" ... <br /> <br /> enfin, quelque chose comme ça !"
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E
L'ignorance dont se décrasser est tout ce que nous apprenons que nous ne sommes pas.
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J
Présence a raison...en un sens. Il n'y a pas de surimposition; il n'y a que le Soi. Shakara le dit d'ailleurs et son maitre Gaudapada aussi "il n'y a ni esclavage ni libération."<br /> Mais Shankara cherche aussi à rendre compte de l'ignorance relative vécue par les hommes qui ne voient pas le Soi.Tout dépend de quel niveau on parle. Quand je ne vois pas ma vraie nature c'est bien que je surimpose le non-soi au soi. Cette surimposition est une ignorance; et c'est la connaissance qui nous libère. Même si cette libération me fait comprendre que je n'ai jamais été ignorant.<br /> C'est encore un paradoxe. C'est pourquoi l'ignorance est dite anirvacanya c'est-à-dire incompréhensible, indicible.<br /> amicalement<br /> josé
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B
je suis toujours emerveillee de la <br /> simplicite de Douglas.
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P
et la vacuité , le vide percu , et l'etat de félicité ressenti , percu... sont aussi des surimpositions <br /> <br /> cela etant dit .. tout cela ne recouvre en rien notre véritable nature .. croire que les objets recouvre notre véritable nature c'est aussi une surimposition .. notre vrai nature .. cela qui n'est pas surimposé ne peut etre surimposable .. dans ce sent tout surimposition pointe vers cela qui ne peut etre surimposé et surimposable ..
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  • Ce blog présente la philosophie comme un chemin d'éveil à notre vraie nature. La philosophie n'est pas un simple discours mais une voie de transformation et de connaissance de soi. Ce blog s'inscrit dans l'enseignement de Douglas Harding.
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