La spiritualité

Un ami me demandait l'autre jour : Qu'est-ce que pour toi que la spiritualité ? Comment la définis-tu?

Eh bien cette question est interessante, car le mot est très vague.

Voici ce que je peux répondre : La spiritualité désigne le mouvement de l'esprit vers l'infini, vers le sans limite. Elle est une aspiration de l'homme vers ce qui le dépasse, vers l'absolu.

La spiritualité peut se trouver partout ; on peut chercher la justice absolue dans l'action sociale ou politique, la beauté absolue dans l'art, le dépassement absolu de soi dans l'alpinisme ou le sport, l'amour absolu avec un partenaire.
Mais la recherche de l'absolu ne peut jamais se satisfaire du monde et des choses ou des êtres, car tout cela est limité. Seul l'absolu peut combler la béance absolu au coeur de l'homme. C'est pourquoi la spiritualité donne à l'homme le sens de sa vie et sa joie, car elle le comble au-delà de toute mesure.

Toute doctrine, toute pensée qui enferme l'homme dans des limites est anti-spirituelle (comme le matérialisme).

La religion n'est pas forcément spirituelle, car par ses croyances et ses dogmes, elle peut emprisonner l'homme dans des limites et briser son saut vers l'absolu. On sait comment les religions orthodoxes ont souvent mal traitées les mystiques ( voir Eckhart, Mme. Guyon ou  Hallaj ). Et là je peux rejoindre Marx (même si le marxisme est anti-spirituel par ailleurs) : la religion est souvent "un opium du peuple" qui étouffe et endort cet appel mystérieux de l'Esprit.

La vraie philosophie, celle de Platon, de Plotin, de Shankara, de Nagarjuna, de Fichte est spirituelle. Mais la "philosophie universitaire" tue souvent l'espit en oubliant cette dimension supra-rationnellle.

Le mot "spiritualité" doit donc rester vague, car toute volonté de le définir trop précisément le réduirait à une forme, et donc le limiterait. L'Esprit souffle où il veut, dit l'Evangile.

Spiritualité : Envol de l'esprit vers l'infini où l'homme trouve le sens de sa vie, sa liberté et sa joie.

Quelle est votre définition?

josé le roy

Comments

[franck]

c'est enfoncer un clou dans le vide des cieux, qui se fendille alors...

[Alain Porte]

José lance bien le navire...mais qu'on me permette de situer les choses sur le plan du vécu, et non du commentaire, de l'investigation intellectuelle ou du discours éclairé. En effet que se passe-t-il quand la source émotionnelle (la Peste, disait, je crois, W. Reich?) a été neutralisée? La lecture indienne de l'homme fait de la “pensée” le siège des émotions, le carrefour en somme des postulations complémentaires et opposées de la dualité, d'où s'ensuivent tri, choix, jugement, credos, croyances, fois, églises, confessions, croisades, punitions, guerres saintes, exécutions, purges, solutions finales. Si dans le monde manifesté, la Dualité court les rues, s'il est donc nécessaire d'y faire circuler le lubrifiant de la bonne volonté pour limiter les dégâts, c'est dans la conscience individuelle que l'alchimie doit se produire, sinon où? Aventure particulière, probablement unique, puisqu'elle ne peut s'appuyer sur aucun viatique intellectuel, sur aucune conception (Cf. Vimala Thakar et l'énergie du Sielnce). Il s'agit bien alors “d'être” Conscience, et c'est bien ce que signifie en sanskrit le mot Buddha, que l'on traduit toujours par l'Éveillé. Être Conscience n'est pas une qualité conquise, un mérite, c'est juste un état d'indépendance
psychologique que rien ne limite, puisque rien ne permet de le décrire. L'Inde a décliné de multiples façons cette vision des choses, que ce soit l'âtman des Upanishads ou la Cit de Shamkara. De celui qui est Conscience, on ne peut dire qu'une chose: il est Conscience. Lui ne pourra personnellement rien dire..
Qu'on puisse nommer cela Spiritualité, c'est une option intéressante.. On n'est pas loin de la Poésie, qui suggère sans déflorer.

Un grand salut à José et à tous ceux qui ont fait écho à son exposé..

Alain Porte

[Jean-Louis]

Bonjour à tous,

Tant que "nos" croyances, quelles qu'elles soient, ne se mêlent pas de spiritualité, tout reste ouvert. N'est pas exclu ce que je viens d'écrire...

La distinction entre ce qui est ou n'est pas spirituel,nous en exclu aussi,et paradoxalement cette distinction aussi est spirituelle...

Bien à vous

Jean-Louis

[présence]

sinon pour moi la spiritualité je trouve que c'est vraiment ce que jean klein appel " l'aperception " .. cela qui ne peut qu'etre apréhender et connus que de premiere mains ..

sinon la spiritualité symboliquement je vois sa aussi comme une "spirale" qui nous renvoie toujours au centre .. dans la paix de l'oeil du cyclone .. au point zero .. nous somme toujours en centre de la spiral , et la spiritualité est toujours la tout autour de nous pour nous renvoyer au centre de nous meme ..

[présence]

véronique : " la spiritualité est la tension, "l'allant vers" "

pour le jeus de mots .. c'est aussi le " à l'envers " .. l'arrière plans ...