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Eveil et philosophie, blog de José Le Roy
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14 janvier 2010

Wittgenstein 1 : le mystique se montre

Wittgenstein est un philosophe intéressant qui a développé des thèses proches du mysticisme.

Un livre récent L'immanence de l'égo de Christiane Chauviré, qui est une étude de la notion de sujet chez Wittgenstein, a de nouveau attiré mon attention sur ses textes.

wittgenstein


Dans le Tractatus , on trouve de beaux passages qui semblent montrer que le philosophe autrichien était sensible au mystère de la vision et de l'éveil :

"5.63 — Je suis mon monde. (Le microcosme.)

♦ 5.631 — Il n’y a pas de sujet de la pensée de la représentation.

Si j’écrivais un livre intitulé Le monde tel que je l’ai trouvé, je devrais y faire aussi un rapport sur mon corps, et dire quels membres sont soumis à ma volonté, quels n’y sont pas soumis, etc.. Ce qui est en effet une méthode pour isoler le sujet, ou plutôt pour montrer que, en un sens important, il n’y a pas de sujet : car c’est de lui seulement qu’il ne pourrait être question dans ce livre.

♦♦ 5.632 — Le sujet n’appartient pas au monde, mais il est une frontière du monde.

♦♦♦ 5.633 — Où, dans le monde, un sujet métaphysique peut-il être discerné ?

Tu réponds qu’il en est ici tout à fait comme de l’œil et du champ visuel. Mais l’œil, en réalité, tu ne le vois pas.

Et rien dans le champ visuel ne permet de conclure qu’il est vu par un oeil.

5.64 — On voit ici que le solipsisme, développé en toute rigueur, coïncide avec le réalisme pur. Le je du solipsisme se réduit à un point sans extension, et il reste la réalité qui lui est coordonnée.

5.641 — Il y a donc réellement un sens selon lequel il peut être question en philosophie d’un je, non psychologiquement.

Le je fait son entrée dans la philosophie grâce à ceci : que « le monde est mon monde ».

Le je philosophique n’est ni l’être humain, ni le corps humain, ni l’âme humaine dont s’occupe la psychologie, mais c’est le sujet métaphysique, qui est frontière — et non partie — du monde."

Ainsi, le monde n'est pas vu par un oeil ; il n'y a qu'un seul monde : mon monde, celui qui m'est donné maintenant, mais ce monde n'appartient à personne. Le sujet est absent du monde, il n'y a que le réel.

Et aussi, ces phrases :

« Ne pensez pas, mais voyez ! ». Recherches philosophiques, § 66.

6.522 - "Il y a assurément de l'indicible. Il se montre, c'est le Mystique."

Voilà comment montrer le mystique !!

Copie_de_loloaccueil

Commentaires
G
Il ne me semble pas que Wittgenstein ait jamais parlé de "supralogique", de metalogique sans doute. Cela étant dit je ne vois pas le rapport entre haine et logique(s). Le raccourci de la connaissance me parait mince et nous entraine grossierement sur la voie de la morale. Quant au paradoxe observateur/observe, cantonnons nous a ce que nous le principe d'Heisenberg : l'observation perturbe la mesure.<br /> Bien cordialement -Gowitt
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J
La logique permet la connaissance, certainement, elle permet peut-être aussi de voir ce qui l'obstrue comme la haine, ou le ressentiment par exemple.<br /> <br /> Mais lever les ambiguités de l'observation doit aller jusqu'à s'interroger sur l'observateur lui-même. <br /> Qui observe ?<br /> Et cette intuition là est supralogique, comme le dit Witgenstein, je pense.<br /> <br /> cordialement<br /> <br /> josé le roy
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G
1- Surtout il ne fallai t pas hésiter, il fallait le supprimer. Si vous ne pensez pas que Luc Ferry est un crétin baveux, je le comprends, c'est en effet faire insulte aux crétins baveux. Il a quand même dit et écrit beaucoup d'inepties, vous en conviendrez. Ses dernières positions sur l'euthanasie avec Axel Khan sont d'une risible bêtise. Son engagement sans faille ,à défendre les frères Bogdanov, auteurs de thèses plus que contestables d'un point de vue scientifique et contestées par la communauté scientifique relève de la bêtise la plus avouée. Mais bon oublions l'histrion.<br /> 2- Maintenant la question. LA logique me rendra t'elle plus heureux, ou simplement heureux? C'est sans doute parce que j'ai parlé des fadaises du ministre prétendument philosophe en opposition au génie de Wittgestein ? J'aurais bien pu évoquer Lucrèce ou Nietzsche, l'idée était d'opposer de vrais phares de la pensée à un lampion iconoclaste.<br /> 3- Cependant la question a du sens. La logique me rend heureux, voire plus heureux dans la mesure où sa pratique et sa connaissance me permettent d'appréhender le monde dans sa dimension rationnelle. La, je devrais dire "les", logique me donne les moyens d'une expression juste, correcte et reproductible. Elles m'offrent les moyens de donner du sens a une observation ainsi que la qualifier.<br /> <br /> C'est déjà pas si mal et ça participe à la construction de mon bonheur. Lever les ambiguités de l'observation ou de l'intuition peut aider à définir une partie de son bonheur. En tout cas du mien.<br /> <br /> Bien cordialement -Gowitt
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J
Je ne cautionne pas l'insulte sur ce blog et j'ai hésité à supprimer votre mail.<br /> <br /> Maintenant, croyez-vous que la logique vous rendra heureux?<br /> Et si oui, comment?<br /> <br /> josé le roy
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G
Ludwig Wittgenstein est sans doute un des plus grands logiciens de tous les temps. Son Tractatus Logico Philosophicus a remis en cause bon nombre de certitudes de pensées. Emule et élève de Bertrand Russel qui l’a révélé à la difficile discipline de la logique et de la philosophie, il s’en est éloigné pour fonder un système de pensée embrassant toute forme de logique. Selon Wittgenstein, les questions philosophiques n’existent pas, elles ne sont les fruits que de pensées confuses servies par l’impossibilité de notre langage à en rendre une objectivité réflexive. Si j’énonce cette phrase banale « La petite brise la glace », comment comprendre cette assertion ? S’agit-il de cette enfant cassant de l’eau congelée, ou un miroir, ou bien encore de ce vent subtile qui la rafraichit ? La réflexion de Wittgenstein a engendré des exégètes et penseurs de très grande tenue, phares d’une création motrice. Citons le discret, remarquable et puissant Jacques Bouveresse ou l’excellente et non moins discrète Christiane Chauviré. <br /> <br /> Gotlob Frege examina avec intérêts les fruits de cette réflexion qui l’engagea à modifier significativement son traîté sur la définition fondamentale de l’arithmétique. <br /> <br /> Kurt Gödel est lui aussi un des plus grands philosophes analytiques de tous les temps. Ses théorèmes sur l’incomplétude et d’indécidabilité ont conduit à abandonner toute éventualité de consistance et d’unification aux fondements des mathématiques, ruinant les espérances de David Hilbert. Les influences sur notre système de pensée ont été considérables. <br /> <br /> Pendant ce temps on publie les ouvrages de crétins baveux comme notre Luc Ferry national sous le vocable usurpé de « philosophe ». Ce thuriféraire des frères Bogdanov, auteurs de thèses caviardées, d’une imbécillité légendaire, nous inflige ses transits de pensées sur « le bonheur » à longueur de publications dont les sommets de la pertinence sont bien inférieurs à ceux du « manuel des castors juniors ».
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