non-dualité et argent

Douglas Harding n'a jamais gagné d'argent avec ses ateliers. Il était complètement désintéressé. Jamais il n'a fait payer ses visiteurs quand il les recevait dans sa maison de Nacton et lorsque le stage avait lieu à l'étranger, à Paris par exemple, le prix était le plus bas possible et servait simplement à couvrir la location de la salle, son déplacement et son séjour.

Douglas vivait très simplement de sa retraite d'architecte. Il ne vivait pas de son enseignement.

Cette générosité, cette disponibilité m'ont séduit chez lui.

D'ailleurs les maitres authentiques n'ont jamais exigé de salaire pour leur enseignement : imagine-t-on Jésus demandant à ses apôtres de l'argent avant de leur délivrer sa parole :  "- D'accord Pierre, je te dis comment accéder au Royaume mais avant, sache que c'est cent euros la demi-heure; tu peux m'appeler sur mon portable, c'est moins cher, ou alors tu as aussi le forfait dix leçons, c'est vraiment avantageux."

Nisargaddata Maharaj ne vivait pas de son enseignement et recevait gratuitement dans son minuscule appartement de Bombay.
De même Ramana.

Mais comment pourrait-il en être autrement?

La non-dualité implique une non-dualité entre celui qui parle et celui qui écoute. Le maitre et le disciple sont un, et il n 'y a en réalité ni maitre ni disciple.

De plus, comment évaluer le prix d'un tel enseignement par lequel on accède à l'infini ? Un jour Douglas m'a dit : "Tu sais José, on ne peut faire payer cet enseignement, parce que ce qu'on partage avec les gens a une telle valeur que personne ne pourrait jamais se le payer! Alors c'est gratuit."

Et puis, combien vendre un enseignement sur la non-dualité alors qu'il s'agit de s'éveiller à l'absence d'ego et donc à l'absence de"mien"?

Je peux comprendre qu'on exige un prix, à condition qu'il soit juste, pour un échange de biens (un commerçant et un client) ou pour un échange de savoir (un professeur de français et son élève) parce que celui qui donne en sait plus que celui qui reçoit. Mais dans l'éveil, personne ne reçoit, personne ne donne. Nous sommes tous déjà conscients; il suffit d'y être attentif.

Un stage sur la non-dualité ce n'est pas autre chose qu'une réunion entre amis qui célèbrent ensemble - dans la gratuité - la joie d'ETRE de l'éveil et le trésor de notre vraie nature.

Nous vivons dans une société capitaliste qui a tendance à tout faire rentrer dans l'échange économique ; la non-dualité y échappe. Elle ne se vend pas car elle est comme le vent : libre et vaste.

josé le roy

Comments

[Présence]

l'argent ne correspond qu'au niveau de la forme .. le simple fais de discuter de cela .. payer ou non ? un enseignement montre a quel point nous somme identifier a la forme , quil s'agissent d'argent , du corps , ou tout simplement d'energie .... la véritable réalité non-duel indivisble etant toujours tout a fais au dela .. et pourtant bien plus proche que tout ce qui peus advenir ou non au niveau de la forme ..

et meme au niveau de la forme pour ce qui est de l'offrande et du dons .. cela s'eleve spontanément en soi .. mais sans personne pour recevoir et sans personne pour donner ... c'est le simple fais de respirer par exemple ..

[Guru-arnaque]

Je vends l'éveil.
prix de groupe possible.... :-))


;-)

[elocin]

Qu'on soit au troisième millénaire ou au premier, tout n'est pas affaire d'argent, mais il fait partie prenante d'un procédé que celui de faire un échange :" si tu veux cette étoffe de tissus, je te donnerai en échange une poule."..Ce n'est pas du marchandage, c'est un procédé d'échange ! J'ai bien aimé la lettre de José où il évoque Jésus et Pierre, et la façon dont Pierre pourra acquérir "la Parole de Dieu" en s'acquittant de la somme de cent euros la demi-heure, et la possibilité, que grâce à cette somme, il pourra appeler Jésus sur son portable, et bénéficier d'une promo !! Un bel humour ! Merci José ! Mais, il est certain que si quelqu'un s'en va rejoindre les moines Boudhistes pour quelques jours de méditation et de partage, il aura à payer ses repas ainsi que les frais de son séjour ...Cela va de soit ! Maintenant, celui qui n'a pas l'argent qu'il faut, pour partager la vie des moines, je vois difficilement comment ce dernier va bien faire, ne fut-ce que pour les contacter ! Il y a quelque part, en nos temps modernes, trop de liens étroitement lié à cet argent, dont on a besoin, pour se nourir, se vêtir,se soigner ! J'ai également apprécié Pierrette qui, en cette période de soldes, nous a donné un petit exemple des échanges commerciaux..à prix rabais !! Bonne parcours à grandes, ou petites enjambées en 2010 !

[Christelle]

Au fond, cela pose la question de la valeur que l'on donne aux choses et de savoir sur quel étalonnage on se base pour cela.
On peut ainsi considérer que ce qui a de la valeur doit être payer ou considérer que la gratuité ajoute de la valeur, et puis après définir ce qui est normal, moins normal... Chacun est dans son monde et tout est vrai, à moins que ce ne soit faux... (là on peut débattre des heures !)
Ni ceci, ni cela.
Finalement, l'argent n'a aucune valeur en soi.
Sauf celle qu'on lui attribue. C'est un outil fonctionnel qui fait parti du jeu.
Sous une infinité de formes, une infinité de possibilités existe, sans mieux, ni moins bien. C'est tel que c'est. Et sans doute, il est approprié pour certaines personnes de payer XXX$ au Work de Byron Katie. Donc fondamentalement, la question de payer ou ne pas payer ne se pose pas. L'évidence s'actualise à chaque instant.
Ultimement, quand le regard s'affine de lui même et que l'on voit ce qui était cherché ardemment avec clarté et simplicité, la question d'aller au Work ne se pose pas non plus !

Idem pour le commerce, c'est un jeu (de société).
Ni bien, ni mal, c'est juste fonctionnel.
Le joueur fait ce qui se propose ou pas, son regard le mène ici ou là. Un joueur joue à acheter, l'autre à vendre. Pas de choix, la vie en expression...

Que puis-je voir d'autre dans mon monde si ce n'est ce que j'y projette (un petit miroir sur la carte ?). Voir ainsi l'idée que je me fais de l'argent ou du commerce...

L'argent, c'est rien.
Alors c'est tout aussi ! Tel que ça s'exprime.
C'est aussi l'amour, c'est aussi la vie, l'infini s'exprimant par exemple...

L'argent, ça fait blablater aussi !!
Bien amicalement à tous,
Christelle

[patrice]

j'aime bien ce que dit Josiane. Lorsqu'on achète un livre (et nous trouvons tous normal de payer un livre) on n'achète pas les idées qu'il véhicule mais on rétribue un certain labeur. On donne aussi les moyens à celui qui écrit de continuer son travail d'écriture. On ne va pas demander à l'auteur de payer l'impression et de distribuer gratuitement ses livres. C'est la même chose pour un enseignement public. L'enseignement en lui même n'a pas de prix. Mais comment peut subsister celui qui a décidé de consacrer sa vie à rechercher et à transmettre? Je ne suis pas certain de ce qu'avance jclaude. La compétence n'est pas à mettre en parallèle avec la gratuité. Ou alors, seuls les amateurs seraient compétents.
Enfin, chacun fait ce qu'il veut. De plus, lorsqu'on voit ce que font la plupart des maîtres hindous ou tibétains de ces dons (oeuvres caritatives, développement de centres d'enseignements, de retraite etc)je ne vois pas comment je pourrais mieux dépenser mon argent. Tous les maîtres que je connais ne gardent rien pour eux et une fois les frais payés, tout va aux oeuvres. Ils n'ont ni maison, ni voiture, ni garde robe, ni bijoux... Bref dans ce domaine également, ils ont beaucoup à nous apprendre quant au lâcher prise, à la générosité et au don de soi.