Vivre Sans Tête : réédition
Pendant les vacances d'été, les éditions du Courrier du Livre ont réédité le livre le plus connu de Douglas Harding :
Vivre Sans Tête
C'est le premier livre édité en français (1978), et c'est celui qui l'a fait connaitre dans le monde entier. Un chef d'oeuvre.
Catherine Harding a revu la traduction.
Voici la préface que j'ai écrite pour le livre:
Introduction
Ce livre publié en anglais en 1961 sous le nom de « On Having No Head » (et publié en français en 1978) est un classique de la littérature spirituelle du XXème siècle. Il a marqué des milliers de lecteurs, de chercheurs, d’enseignants de toutes traditions ; il a fait le tour du monde. Le secret de son succès et de sa puissante influence sur la spiritualité moderne se trouve dans la manière directe et simple avec laquelle Douglas Harding trace une voie vers l’éveil. Ce texte, d’une audace géniale, ouvre une porte nouvelle vers les plus anciennes vérités des traditions spirituelles et religieuses.
Douglas Harding
(1909-2007) est un philosophe et mystique anglais. Né dans le Suffolk à l’Est de
l’Angleterre, architecte de formation, il a, dès son adolescence, passionnément
cherché à répondre à la question « Qui suis-je ? ». C’est dans les années
quarante, tandis qu’il se trouvait en Inde, qu’il s’éveilla à sa vraie nature.
Les premières pages du livre, où il
raconte cette découverte, sont désormais célèbres : « Le plus beau jour de ma vie – ma nouvelle
naissance en quelque sorte - fut le jour où je découvris que je n’avais pas de
tête. Ceci n’est pas un jeu de mots, une boutade pour susciter l’intérêt coûte
que coûte. Je l’entends tout à fait sérieusement : je n’ai pas de
tête. »
Après cette découverte, Douglas Harding rentra en Angleterre et travailla pendant huit années à l’écriture d’un livre de philosophie The Hierarchy of Heaven and Earth (La hiérarchie du ciel et de la terre, inédit en français) dans lequel il chercha à donner sens à cette connaissance en la reliant aux grandes traditions spirituelles et aux philosophies. L’écrivain anglais C.S.Lewis, qui le préfaça lors de sa publication en 1952 reconnu dans ce livre “un travail du plus haut génie”.
Mais c’est en 1961 avec ce petit livre, “Vivre sans tête”, publié par la société bouddhiste de Londres que le public découvrit Douglas Harding. Douglas commença alors à développer des nouveaux outils pour partager cette expérience – l’éveil à notre vraie nature – avec ses contemporains, ouvrant ainsi une nouvelle voie d’éveil (la Vision Sans Tête), adaptée à notre époque moderne, ne nécessitant ni foi préalable, ni croyances religieuses, et conforme l’idéal de la science contemporaine. Cette voie s'appuie en effet uniquement sur des expériences d'attention à ce qui nous est donné dans l’instant présent, grâce auxquelles l'éveil devient enfin accessible, évident et partageable.
L'essentiel se résume ainsi : quand je regarde ce qui regarde en moi, c'est-à-dire quand je regarde dans la direction de ce qu'il y a au-dessus de mes épaules, je ne vois pas une tête, un visage ou quelqu'un mais un Espace vide, immense, sans forme et sans couleur, une pure conscience dans laquelle le monde apparaît. Je ne suis Rien et en même temps, parce que je ne suis rien, je suis tout. Je suis l’absolue non-chose, source de toutes choses. Ceci n’est pas à croire, d’ailleurs c’est incroyable, mais à tester, à vérifier.
Douglas Harding a partagé cet enseignement pendant presqu'un demi-siècle un peu partout sur la planète, animé de la conviction que la vision de notre véritable identité est la seule connaissance qu'on puisse partager parfaitement avec les autres car la pure conscience est absolument universelle et commune à tous.
Ce livre a le pouvoir de nous éveiller à nous-mêmes, à condition que nous ayons l’audace de voir ce que Douglas Harding nous invite à regarder : la vacuité infinie et sans forme, juste au-dessus de nos épaules.
José Le Roy